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Situation très critique pour les filières avicoles

La grippe aviaire, tout le monde en parle. Beaucoup sont cependant loin de s’imaginer les conséquences d’une telle médiatisation sur la consommation et la santé économique des entreprises du secteur avicole.

La médiatisation de la grippe aviaire affecte la consommation européenne de volaille depuis la fin 2005. La situation des entreprises de la filière est de plus en plus difficile. Et la tendance s’aggrave depuis une semaine.

Chute de la consommation française de volaille

Selon l’Itavi, calculée par bilan, la consommation de volaille était en progression de 2,3 % sur les trois premiers trimestres 2005. Cependant, la médiatisation de la grippe aviaire a entraîné un repli important de la demande à partir de la mi-octobre. Selon les données Secodip, les achats des ménages ont diminué entre 4 % et 6 % sur la fin d’année 2005 par rapport à l’année précedente. En janvier, le repli était encore plus marqué (-12,3 %), compte tenu de l’arrivée de la grippe aviaire en Europe. Selon les professionnels, la consommation globale (ménages, RHF, industries) a diminué de 15 à 20 % sur les trois derniers mois de 2005. Suite à la présence du virus H5N1 en France, la demande se replie encore un peu plus, jusqu’à –30 % pour le poulet.

Des filières en situation critique

Depuis déjà 5 mois, les professionnels du secteur abattage découpe restent avec leurs marchandises sur les bras. Selon l’Itavi, les stocks ont nettement progressé sur le dernier trimestre 2005 par rapport à 2004, passant de 12.000 tonnes à 21.200 tonnes, soit une hausse de 76 % !

Les dernières données Agreste sur l’activité des couvoirs et les abattages contrôlés ne font pas état de grands changements de tendance liés à la grippe aviaire. La situation a cependant bien évolué depuis le début de l’année. Les abattoirs limitent fortement leur activité, mais il est encore trop tôt pour évaluer la réduction des volumes sur l’ensemble de la France. Selon les professionnels, certains ferment leurs outils, d’autres diminuent leur production de près de 50 %. Quelques-uns, enfin, ont réussi à maintenir jusqu’à présent leurs volumes, mais pensent d’ores et déjà à les diminuer si la crise se poursuit.

Du côté des couvoirs, la situation est aussi catastrophique. En France comme à l’étranger, les mises en place diminuent semaine après semaine. Beaucoup souhaitent réformer leurs poules de reproduction, mais là aussi le marché est au plus bas…

Toute l’Europe est touchée

Selon l’Itavi, la consommation européenne est perturbée depuis la fin de l’été dernier. Cependant, l’évolution de la demande diffère selon les Etats membres. Le sud de l’UE a été touché plus précocement et plus fortement. Dès le début de l’automne, la Grèce voyait ses achats se replier entre 70 et 80 %. Des baisses de 50 à 70 % étaient notées en Italie. Selon Ubifrance, l’Espagne ne semble pas vouloir céder à la panique. Les achats n’ont que peu diminué en octobre puis se sont redressés, sous l’effet d’une communication rassurante de la part du gouvernement et des médias, mais aussi du fait de l’absence du virus sur ce territoire. Depuis deux semaines, les ventes tendent cependant à se replier de l’ordre de 6 à 10 %. Dans le Nord, tandis que les Néerlandais n’ont pas vraiment changé leurs habitudes de consommation, l’Allemagne affichait une baisse de sa consommation entre 10 et 12 %.

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