Seulement 8 milliards de solde agroalimentaire en 2004
En 2004, l’excédent commercial des produits agroalimentaires français s’est contracté à 7 958 millions d’euros, soit 7% de moins que l’année précédente. Ce résultat médiocre ne confirme pas la reprise de 2002 et 2003, qui a suivi la fin de la crise bovine, commentent les services statistiques du ministère de l’Agriculture dans une récente note. Cette dégradation s’explique à la fois par une hausse des importations (+1,4%) et une légère baisse des exportations (-0,4%). Elle touche aussi bien les filières végétales qu’animales. Seul le secteur des préparations alimentaires diverses (sauces, soupes, glaces...) s’améliore nettement, avec une croissance de 9,1% qui ne permet toutefois pas de rattraper le niveau d’avant 2002.
Parmi les filières végétales, le déficit des fruits et légumes s’est significativement creusé l’an passé passant de 2 446 à 2 830 millions d’euros (+15,7%). Un phénomène qui s’explique en partie par les conséquences de la canicule de 2003 sur la commercialisation de certains fruits en 2004. Toutefois la détérioration du solde commercial des fruits et légumes n’est pas récente, le déficit s’étant régulièrement accru depuis 1995 où il n’était que de 2 Mds Eur. Le recul enregistré sur le solde des boissons et alcools est en revanche un fait assez nouveau. Les exportations de vins se sont repliées l’an passé après deux bonnes années 2002 et 2003, favorisées par le millésime 2000. Avec 7 milliards d’euros de solde (contre 5 Mds en 1995), le secteur des boissons reste toutefois le principal contributeur à l’excédent commercial agroalimentaire français.
En seconde place, la filière céréale a pour sa part enregistré une légère progression en 2004 avec un excédent à 4 264 M Eur (+0,5%). Cette hausse provient des ventes de préparation à base de céréales bien plus que de celles de céréales non transformées.
Les viandes redeviennent déficitaires
Dans les filières animales, les échanges de viandes, excédentaires depuis 1996, redeviennent déficitaires, faute de disponibilités. Et l’excédent du poste «animaux vivants» se contracte. Toujours excédentaire le sucre recule de 7% en 2004.
D’une manière générale la part de l’agroalimentaire dans les exportations françaises totales est passée de 15% en 1995 à 12% en 2004. Les importations agroalimentaires ont progressé dans le même temps de 24,1 à 30,6 Mds Eur. Leur hausse touche tous les produits à l’exception du café, du thé et des épices.
Si les échanges se sont accrus en dix ans, les principaux clients et fournisseurs sont restés les mêmes. L’excédent agroalimentaire français provient d’abord des échanges avec le Royaume-Uni puis l’Italie et l’Allemagne. Hors de l’Union européenne, le Brésil est le premier fournisseur de la France avec des ventes qui progressent de moitié depuis 1995. En revanche, on peut noter qu’en 2004 la France a réalisé moins de 1% de son excédent avec les nouveaux pays membres de l’UE.