Sérieuse correction à la baisse
Comme pour tous les autres marchés agricoles, le cours du soja a chuté : il a perdu plus de 19 dollars la tonne depuis le 10 décembre. Il faut dire que parallèlement au contexte économique morose, les fondamentaux n’ont pas permis de soutenir les prix. Le rapport de l’USDA de la mi-décembre est resté presque inchangé par rapport à celui de novembre : seul le niveau de trituration a été augmenté de 300 000 tonnes, intégrant les rythmes industriels. De plus, la décision prise quant au mur budgétaire proroge les crédits d’impôts de 1 dollar par gallon pour le biodiesel jusqu’à la fin 2013 : preuve que la politique d’Obama soutient ce secteur. Les exportations prévisionnelles, elles, n’avaient pas été touchées, alors que le rythme est resté élevé jusqu’à mi-décembre (83 % des ventes réalisées, contre 61 % l’année dernière).
Pluies bénéfiques en Amérique du Sud
À l’échelle mondiale, les estimations de production de l’Amérique du Sud, point majeur de cette seconde partie de campagne, n’avaient pas été réévaluées. Et ce qui était alors un pari osé s’avère aujourd’hui justifié, car un scénario de récoltes records est toujours d’actualité : les pluies ont été bénéfiques aux cultures pendant les semaines de fin d’année au Brésil. En Argentine, les conditions ont permis aux agriculteurs de semer plus de 3 millions d’hectares de soja en deux semaines, rattrapant leur retard par rapport à l’année dernière. Les surfaces prévisionnelles à 19,7 Mha devraient donc être atteintes : les conditions météorologiques des jours à venir devraient permettre la poursuite des travaux des champs, et les zones inondées cet automne – effectivement impossibles à semer – ont été remplacées par de nouvelles surfaces au sud-est de Buenos Aires. Il ne reste donc qu’à suivre les conditions de développement des cultures dans les semaines à venir.
Colza : les marges de trituration européennes restent bonnes
Les exportations de colza depuis l’Ukraine ont été très faibles en novembre, mais l’activité est repartie dans les premières semaines de décembre. Les marges de trituration européennes restent bonnes, mais le bilan est abondamment fourni par les origines d’importation ; l’Ukraine et surtout l’Australie : le débouché pour la graine française n’est pas évident.
La trituration au Canada ne ralentit pas : elle atteint déjà 300 000 t de plus que l’année dernière sur les cinq premiers mois de la campagne, soit plus que l’évolution attendue pour la campagne entière. Quant aux exportations, même légèrement diminuées sur les dernières semaines, elles restent à des niveaux élevés.
Les conditions climatiques pour les cultures en terre ont été plutôt clémentes pendant ces périodes de fêtes : en Europe et en particulier en France, les températures douces ont permis aux cultures de rattraper leur retard de développement.