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Senalia : une politique constante d'adaptation

Si l'exportation de céréales demeure l'activité emblématique de Senalia, elle doit s'accompagner d'un renforcement par la diversification des matières premières et des débouchés.

La diversification de ses activités a depuis longtemps été une des règles de base de Senalia, prestataire de service de stockage, manutention et logistique portuaire, premier partenaire du port de Rouen dans le domaine de l'agro alimentaire et de l'agro industrie. Cette faculté d'adaptation aux évolutions des marchés a permis au groupe de compenser par le développement d'activités nouvelles celles touchées par des crises structurelles ou conjoncturelles comme l'exportation céréalière, point fort originel de Senalia.

Le port de Rouen est le premier port européen d'exportation de blé et d'orge et Senalia représente près de 50 % de l'activité du port autonome de Rouen dans ce secteur. C'est une activité relativement instable car dépendante d'une production et de marchés agricoles eux-mêmes changeants. Les sommets de l'activité du groupe sur le port autonome ont été atteints en 2002/2003 avec 5,96 Mt dont Mt de céréales et en 2004/2005, 5,63 Mt dont 3,6 de céréales. Depuis deux exercices (correspondants aux campagnes céréalières), les réalisations du groupe se sont ralenties, sous les 5 Mt, en raison notamment de la baisse de l'exportation de céréales : 2,7 Mt en 2005/2006 et 2,8 Mt en 2006/2007, chiffres qui risquent fort de ne pas être réalisés cette campagne.

Les céréales ont représenté, la dernière campagne, 57 % des volumes traités par Senalia à Rouen et 51 % du chiffre d'affaires, alors que l'agro-industrie a fourni 43 % des volumes, mais 49 % du chiffre d'affaires et la trituration a représenté la plus grosse part, en volume comme en valeur du secteur agro-industriel, apportant 17 % du chiffre d'affaires total du groupe sur Rouen.

Cette activité s'est développée régulièrement, sans à coups dans le cadre de SAIPOL et de Diester Industrie et c'est dans cette optique d'expansion des débouchés nouveaux que s'est conçu le partenariat avec Tereos pour la production de bio-éthanol.

Le poste sucre, représenté par la filiale du groupe « Robust » a subi de plein fouet la réforme de l'OCM sucre. L'exportation ne représente donc plus que 50 % chiffre d'affaires du groupe et l'a amené à fermer Agroport, au Havre site devenu économiquement non viable avec le ralentissement des exportations céréalières pour se recentrer sur Rouen. Avec le lancement de SAIPOL, c'est, comme l'a souligné le nouveau directeur général de Senalia, André Laude, l'un des grands événements qui ont marqué l'exercice 2006/2007. Cependant, si l'exportation de céréales demeure l'activité emblématique de Senalia, elle doit s'accompagner d'un renforcement par la diversification et Rouen s'adapter aux nouveaux flux commerciaux céréaliers induits par l'élargissement de l'Union européenne à 27 membres.

Les atouts majeurs du blé meunier

La concurrence sera vive avec les ports de la mer Noire et le Danube, mais c'est surtout en céréales fourragères que la compétitivité de l'exportation céréalière française sera, selon le président de Senalia, Jean-Jacques Vorimore, le plus menacée. Le président Vorimore place donc essentiellement dans le blé meunier l'espoir de la compétitivité céréalière française y compris celle du port de Rouen particulièrement bien placé géographiquement par rapport à une clientèle traditionnelle comme l'UE, le Maghreb, l'Afrique de l'Ouest, et aussi par son potentiel logistique, la garantie de qualité des céréales passant par ses silos ou par son rôle dans le bon fonctionnement des marchés à terme, Senalia étant aujourd'hui le silo de déblocage physique du contrat blé.

Pourtant, l'avenir de l'exportation céréalière européenne, des grands ports céréaliers français et de Senalia passera par la volonté de Bruxelles de maintenir une politique céréalière assurant un volume de production suffisant pour que les exportateurs européens puissent s'engager auprès de leurs acheteurs potentiels.

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