Sénalia : la diversification au secours de l’exportation
Le groupe Sénalia, à l’instar du port céréalier de Rouen dont il est le principal partenaire (LM du 4 janvier) est, à ce titre, un véritable baromètre des exportations céréalières françaises. Or il a connu en 2003-2004 une mauvaise campagne à l’export. C’est le constat qu’a dû dresser Jean-jacques Vorimore, président de Sénalia Union, à l’occasion de l’Assemblée Générale de ce groupe (Sénalia Union et Sica, réunies en une seule entité) tenue à Paris, le 7 janvier. Malheureusement, la première partie de la campagne 2004-2005 n’a pas été plus encourageante et la deuxième débute dans l’expectative, voire l’inquiétude pour la filière céréalière, en particulier pour les professionnels de l’exportation.
Jean-Jacques Vorimore est revenu sur les raisons de cette situation que nous avons maintes fois expliquées renouvelant la demande de la profession céréalière pour la mise en place de restitutions à l’exportation de blé, voire de maïs pour ce qui est plus particulièrement de la Hongrie. Daniel Perrin, directeur général de l’Onic chiffres à l’appui, a démontré l’urgence d’une telle mesure qui sera défendue, une fois encore par le comité permanent de l’Onic qui se réunit demain (voir p 2). L’activité d’exportation de céréales et d’oléagineux du groupe Sénalia pour la campagne 2003-2004 a porté sur 2,47 Mt contre 4 Mt la campagne précédente, dont 1,63 Mt de blé tendre, en retrait de 37 % sur 2002-2003. Les sorties d’orge de mouture ont régressé de 3,4 %, celles d’orge de brasserie de 55 % et les oléoprotéagineux de 61 %.
La trituration en renfort
Ce considérable ralentissement des exportations a eu de lourdes conséquences sur les résultats financiers du groupe dont le CA a reculé de 22 % à 16,1 M EUR. Fort heureusement, comme l’a rappelé André Laude, directeur général du groupe, la diversité des activités de Sénalia a permis de limiter les dégâts. Et si les sorties de sucre par le terminal sucrier « Robust » ne sont pas venues au secours de ces résultats en raison de la mauvaise récolte betteravière 2003, le bilan trituration a confirmé sa très bonne orientation. La trituration par l’usine Saipol a augmenté de 4 %. 1,6 Mt ont été manutentionnées. Les entrées de graines de colza ont atteint 777 000 t. En sorties 426 000 t de tourteaux ont été expédiées. Le débouché diester a représenté 234 000 t et les huiles 153 000 t. En définitive, l’excédent brut du groupe ressort à 2,2 millions d’euros (contre 6,3 l’an dernier), laissant un résultat net de 1 million d’euros. Le bilan 2005 dépendra de l’évolution des exportations de céréales durant cette deuxième partie de la campagne, donc des décisions de Bruxelles en matière de soutien à l’export, tandis que le développement promis de la politique nationale de production d’éthanol ouvre des perspectives nouvelles à Sénalia, déjà rompue à ce genre d’exercice avec le diester.