Secrets diplomatiques
On a coutume de dire que pour enterrer un problème, le meilleur moyen est de créer une commission. Il semble bien que ce ne soit pas la vocation de la commission présidée par Jacques Attali pour améliorer le pouvoir d’achat des Français et qui doit remettre ce lundi ses premières propositions au président de la République. D’après les différentes informations qui ont déjà filtré, son rôle à elle ce serait plutôt d’émettre les propositions les plus radicales pour permettre au gouvernement d’avoir les mains libres pour négocier ensuite à la baisse avec les corps constitués mécontents. L’exemple le plus frappant est celui de la libéralisation généralisée du commerce que prône la commission, qui suggérerait de réautoriser notamment la vente à perte. Ce genre de propositions a d’ores et déjà fait bondir les PME, les artisans et les organisations agricoles qui y voient un risque d’écrasement des plus petites unités économiques. Mais il sera toujours temps pour le gouvernement d’adoucir une pilule qui a aujourd’hui du mal à passer. Cette méthode préside -sans jeu de mot- également à l’organisation du Grenelle de l’Environnement. On annonce des mesures-choc, comme le moratoire sur les OGM, que l’on tempérera plus tard, ou que l’on échangera contre des concessions sur d’autres sujets ; par exemple avec les organisations agricoles. Cela s’appelle la politique. La FNSEA a sans doute eu raison, du point de vue stratégique, de se montrer conciliante sur le sujet. Cela risque d’entraîner évidemment quelques remous en son sein. Mais c’est sans doute une concession bien peu élevée en échange de la reconnaissance qu’elle peut attendre. Quoique la reconnaissance, en politique…