Aller au contenu principal

Sécheresse : Nelly Olin appelle les agriculteurs à la modération

La ministre de l'Ecologie et du Développement Durable Nelly Olin a présenté hier plusieurs mesures pour anticiper le manque d'eau à venir. Elle appelle notamment les agriculteurs à modérer les semis en 2006.

En matière de gestion des ressources, l'anticipation est un bon instrument de gestion. En se basant sur ce principe, la ministre de l'Écologie et du Développement Durable Nelly Olin a tenu hier à faire le point sur les ressources hydriques.

Plus que préoccupante, la faiblesse actuelle des précipitations est insuffisante pour recharger les nappes phréatiques, et creuse le déficit déjà accumulé les années précédentes. De quoi promettre un été difficile pour la ressource en eau. « Certains départements n'ont pas levé les restrictions qu'ils avaient prises l'année dernière. C'est du jamais vu en cette saison ! » a alerté la ministre.

Devant la gravité de la situation, elle a demandé aux comités sécheresse départementaux de se réunir avant la fin du mois de janvier, un préalable à la tenue d'un comité national le 14 février et à la prise de mesures. Récemment, Nelly Olin a même rencontré son homologue de l'Agriculture Dominique Bussereau pour s'entretenir de la situation. « C'est aujourd'hui, au moment de l'achat des semences, qu'il faut anticiper. Je lance aux agriculteurs un appel à la plus grande vigilance et à une mobilisation collective à la hauteur de la situation que nous risquons de vivre cet été » a déclaré la ministre, qui se défend de vouloir faire la morale à qui que ce soit.

Des coupures pour les particuliers

En modérant les plantations, elle espère un impact réduit sur la consommation en eau. Toutefois elle reconnaît les efforts de certaines filières comme le maïs. L'an dernier, certaines zones de production avaient par exemple réduit leurs prélèvements de 20 %. En matière agricole, Nelly Olin s'est déclarée favorable « aux approches complémentaires », qui pourraient prendre la forme d'une organisation collective des irrigants, d'une réduction des volumes d'eau lorsque le déficit est particulièrement important ou de retenues de substitution. Cette dernière option devrait d'ailleurs être expérimentée cette année dans 10 bassins versants. Au-delà de ces manœuvres ponctuelles, le prochain défi de taille concerne le projet de loi sur l'eau. Constamment différé depuis des mois sinon des années, le vote du texte est la priorité de la ministre, qui espère une issue favorable pour cet été. Un courrier en ce sens a été envoyé à Jacques Chirac et au ministre délégué aux relations avec le Parlement par le comité national de l'eau. Du côté des agriculteurs, une entrée en vigueur rapide du texte (qui reste sous caution) aurait un retentissement modéré, compte tenu des dispositions moins contraignantes obtenues sous l'ère Lepeltier. Alors ministre de l'Écologie du gouvernement Raffarin, il avait justifié l'absence de taxation des nitrates de l'agriculture dans le projet de loi en expliquant que la lutte contre cette forme de pollution était inscrite dans la réforme de la Politique agricole commune. Pour les particuliers, il y a plus à craindre de possibles restrictions voire coupures d'eau dans les villes, un scénario envisagé si la situation devait se révéler extrêmement tendue.

Rédaction Réussir

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio