Sécheresse : l'État renforce la vigilance
« Nous adapterions jour après jour nos moyens, s'il y avait besoin de transporter du fourrage» pour pallier les éventuels manques dans certaines régions, a indiqué hier Dominique Bussereau, à sa sortie du conseil des ministres. Au même moment, une «cellule de vigilance sécheresse» a été installée par son directeur de cabinet Michel Fuzeau. Les organisations agricoles ainsi que les ministères de l'Agriculture, de l'Ecologie et de l'Equipement ont, à cette occasion, dressé plus précisément l'étendue des difficultés et examiné de quelle manière l'Etat peut coordonner et accompagner les initiatives professionnelles.
Dans un communiqué diffusé la veille, la rue de Varenne fait savoir que la situation des éleveurs est «la plus préoccupante». Le ministère précise que les prévisions de récolte en cours sont satisfaisantes pour les céréales à paille, « même si elles sont en deçà des espérances, comme pour les fourrages», mais que «la situation se dégrade vite». Certains départements ont commencé à activer les procédures de calamités agricoles. Des commissions d'enquête ont commencé leur travail ou sont sur le point de le faire dans plusieurs départements (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Ariège, Aude, Cantal, Doubs, Lozère, Maine-et-Loire, Charente, Gard), ce qui permettra de disposer de premières estimations à la fin du mois d'août. La commission nationale calamités agricoles sera réunie dès que suffisamment d'éléments auront été rassemblés.
Nelly Olin, ministre de l'Ecologie, a jugé hier sur France 2 que la situation devenait « extrêmement inquiétante, parce qu'elle s'est dégradée très rapidement». Elle estime que la sécheresse actuelle est « aussi grave qu'en 2003 et 2005» et appelle à la mobilisation de chacun. 80 départements sont touchés et 31 sont « en situation préoccupante». Actuellement, 43 départements ont pris des mesures de restriction d'eau. L'an dernier, 64 départements avaient pris des mesures équivalentes. Sur la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) et la côte Atlantique, les déficits de pluviométrie sont «extrêmement importants» - entre 20% et 50% - et «nous ramènent à la période de 1976» de la grande sécheresse, a souligné la ministre.