On se ressaisit ?
Lors de ses vœux à la presse, le 15 janvier, Dominique Bussereau a regretté que l’on parlât si peu d’agriculture au cours de la campagne électorale. Mercredi, Jean-Michel Lemétayer lui a répondu qu’il n’était pas le mieux placé pour déplorer cet état de fait et qu’il y avait au moins un candidat « sur lequel le ministre de l’Agriculture pouvait intervenir » pour qu’il aborde la question agricole. A vrai dire, on peut se demander s’il faut vraiment regretter que les têtes d’affiche du prochain scrutin parlent peu des enjeux agricoles, tant ils multiplient les maladresses quand ils mettent les pieds sur ce terrain. Le candidat auquel le président de la FNSEA faisait allusion l’autre jour a ainsi profité d’une visite dans l’Aisne pour visiter des usines et faire une déclaration d’amour aux métiers «traditionnels». Mais tout d’un coup, patatras. « Je veux une France où il y a des ouvriers et des paysans. C’est une mémoire de la civilisation ». Une mémoire ? Et pourquoi pas un souvenir tant qu’on y est ! ? Comme nous avons décidé d’être équitable, un autre exemple pioché dans le camp d’en face. Peut-être vexée d’avoir vu ses revenus et ses impôts publiés dans la presse, la candidate socialiste a estimé, mercredi, que « ce serait pas mal de publier les aides pour remettre à plat le dispositif (des aides Pac) ».
Pas mal ? On ne se souvient pas que la publication des plus gros bénéficiaires de la Pac, l’année dernière, a fait beaucoup grimper le revenu agricole. Publier le reste de la liste n’est pas franchement le meilleur moyen de ramener de la sérénité dans les campagnes. Et puis le débat sur l’avenir de l’agriculture se situe un peu plus haut, non ? Mais ne désespérons pas, il reste encore trois mois de campagne. On se ressaisit ?