Savéol : réduire la note « énergie » à tout prix
Plus aucun sujet n'est tabou chez Savéol pour pallier l'accroissement continu du poste « énergie » dans la production de tomates sous serres. La coopérative de Plougastel-Daoulas (Finistère) étudie la possibilité, à moyen terme, d'installer ses unités de production près de sources de chaleur, tels des centres d'incinération ou de gros méthaniseurs pour récupérer les calories actuellement dispersées dans l'atmosphère.
Le leader de la production de tomate en France (70 000 t) qui étend ses 220 ha de serres dans le pays de Brest envisage même d'installer ses candidats à l'installation dans le Morbihan pour y gagner un peu en température moyenne annuelle. Ce discours volontariste se justifie par le poste « énergie », de plus en plus lourd dans les comptes d'exploitations des serristes -actuellement 35% du coût de production, de source syndicale.
Majoritairement alimentées en gaz naturel, les 110 exploitations serristes de Savéol craignent de voir le prix du gaz naturel s'envoler à la prochaine révision tarifaire, en janvier prochain. Ceux qui chauffent leurs serres au fioul ont vu leur facture s'alourdir cette année de 75% entre janvier (234 euros la tonne) et octobre (410 Eur/t. Selon la FDSEA du Finistère, un tiers des serristes seraient actuellement dans le rouge, et certains ne pourront pas redémarrer leur production en début d'année.
Ecrans thermiques : -18% sur la facture
Depuis le début des années 2000, le centre technique de la filière légumière (CATE) multiplie les essais pour valider des solutions économes en énergie. Il a notamment conclu que l'usage d'écrans thermiques déployés dans les serres la nuit réduit de 18% la facture. La majorité des 250 serristes de tomates bretons (180 000 t/an) ont investi dans ces écrans pilotés par informatique.
Savéol a constitué de son côté une commission « énergie » qui expérimente plusieurs pistes. Une pompe à chaleur air eau fonctionnant selon le principe de l'aérothermie sera installée en 2008 chez un adhérent. Savéol observe également les résultats techniques de quatre adhérents qui ont abandonné le fioul pour le bois et attend une évolution de la réglementation sur la cogénération, pour l'instant réservée aux plus grandes exploitations. En effet, ce système ne peut s'amortir que sur de grandes surfaces, car la recette électrique est limitée à cinq mois de l'année.