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Saumon fumé : la Pologne s’invite dans les premiers prix

Les ventes de saumon fumé premiers prix et en hard discount s'envolent. Pour investir ce segment, Meralliance et Bretagne Saumon ont choisi de passer un partenariat de sous-traitance avec des industriels polonais.

Le monde des fumeurs de saumon vit une période chahutée. Après le quimpérois Meralliance (lire LM du 25/11/2004), le Finistérien Bretagne Saumon a récemment annoncé dans les quotidiens Les Echos et Ouest France la signature d'un contrat de production d'une gamme de premiers prix avec un fabricant polonais. Une démarche qui ne fait pas l'unanimité au sein du syndicat des transformateurs de saumon et de truite (STF).

Comme Meralliance, le transformateur de saumon ne disposait pas de la technique de salage par injection (utilisée pour le bas de gamme). « Après l'incendie qui a ravagé notre société fin 2002, nous avons décidé de rester sur le haut de gamme et le salage au sel sec», explique Hervé Delpierre, p-dg de la société (13,5 M Eur de CA). « Mais on ne peut pas passer à côté d'un marché premier prix», ajoute-t-il. Entre septembre 2004 et septembre 2005, les ventes de saumon fumé ont progressé de plus de 20% en volume. Les prix, eux, ont reculé de 7%, selon les derniers résultats Secodip. Ces résultats s'expliquent en grande partie par l'explosion des ventes en marques 1er prix et en hard discount, qui après l'Allemagne touche la France.

Le poids des 1er prix représentait 7,4% des ventes au rayon saumon fumé des grandes surfaces à fin juillet 2004 avec des prix près de deux fois inférieurs à ceux des autres segments. Pour pouvoir répondre au marché, Bretagne Saumon a passé un contrat de collaboration avec Morpol. Depuis septembre, l'entreprise fournit Auchan en saumons fumés premiers prix issus de l'usine polonaise. Une nouvelle qui ne réjouit pas tous les fumeurs français de saumons qui ont eux-mêmes investi dans du matériel de salage à injection.

« Ce ne sont pas les Polonais qui sont venus casser le marché. Les prix étaient déjà très bas », répond Hervé Delpierre.

Forte hausse de la matière première

C'est sûr, la Pologne dispose d'avantages compétitifs en matière de coût de la main d'œuvre et les aides européennes aident les industriels à s'agrandir très rapidement. Morpol vient ainsi d'investir 5 M Eur pour passer de 20 000 à 30 000 m2. Bretagne Saumon préfère passer un contrat avec la Pologne et maîtriser l'entrée de ces produits plutôt que voir la Pologne entrer directement sur le marché français.

Chez Sif France, déjà très présent sur le secteur des MDD et 1er prix, la position est différente. « Nous sommes en plein travail de réorganisation et d'optimisation sur nos différents sites dont celui de Wishes qui produit le saumon fumé (revue du temps de travail et son aménagement afin de gagner en compétitivité) », souligne Philippe Darthenucq, le directeur général. Pour l'instant le groupe n'envisage pas de collaboration avec la Pologne pour la fourniture du saumon sur le marché français.

Si la grande distribution ne fait pas le choix d'une origine française et n'accepte pas une remontée des prix, fabriquer du 1er prix en France deviendra de plus en plus difficile. D'autant plus que la Pologne, encore peu mécanisée, dispose de marges de manœuvre pour améliorer sa compétitivité. Soumis à la hausse de la matière première, les industriels français pourraient bien aiguiser l'appétit des Norvégiens. Depuis la mise en place des taxes puis des prix minimum par Bruxelles à l'importation de saumon norvégien, les prix de la matière ont en quelque mois progressé de plus de 60%. Bruxelles s'apprête à baisser de 1 ct d'euros le prix minimum. Ce niveau laissera encore aux Norvégiens la possibilité de se faire des marges confortables, dénonce le STF. Et pourquoi pas de racheter des entreprises françaises confrontées à des problèmes de rentabilité.

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