Sarkozy engage le débat sur l’avenir de la PAC
«Notre pays a encore plus besoin de ses agriculteurs et de ses entreprises agroalimentaires », a déclaré Nicolas Sarkozy hier au Space. Dans un discours attendu, le président de la République a dit vouloir porter une « nouvelle ambition pour l'agriculture en France et en Europe ». Quelques instants auparavant, sa visite du salon l'a plongé au cœur des préoccupations du secteur. Il a notamment été interpellé par un éleveur de porcs venu se plaindre de la difficulté à répercuter la hausse des charges sur les prix à la production. Pendant quelques minutes, le chef de l’Etat lui a exprimé son souhait de jouer un rôle d'arbitre avec les distributeurs. Avant l'allocution présidentielle, le président du Space, Jean-Michel Lemétayer, avait exprimé le même souhait en tribune : «Ce que nous réclamons, c'est plus de transparence, dans les pratiques commerciales, une répartition plus juste et plus équilibrée des marges au sein des filières. Ce n'est pas en étranglant les fournisseurs que l'on règlera le problème du pouvoir d'achat. »
Contrôles aux frontières
Dans son discours, Sarkozy a souhaité que la présidence française de l'UE en 2008 ouvre une discussion sur les principes fondateurs de la PAC de l’après-2013. La Pac doit selon lui répondre à quatre objectifs : assurer l'indépendance et la sécurité alimentaire, contribuer aux équilibres alimentaires mondiaux, préserver les équilibres des territoires ruraux, participer à l'amélioration de l'environnement (lire p2). « Il faut que nos agriculteurs puissent vivre de leurs produits », a-t-il lancé. Le président demande à Bruxelles la mise en place immédiate d'un dispositif de gestion des risques et des aléas. Nicolas Sarkozy souhaite renforcer l'organisation commerciale de l'offre, en particulier dans les secteurs ovins, des fruits et légumes et du vin. En matière d'environnement, il juge « indispensable »de définir un nouveau plan de réduction de l'utilisation des engrais et des pesticides. La sécurité sanitaire passe selon lui par « un renforcement des contrôles aux frontières de l'UE ». Dans le cadre d'une politique de cohésion territoriale, il veut engager une réforme des soutiens aux productions valorisant l'herbe.