Samba dans la maison Europe
L'industrie brésilienne de la viande ne rentrera donc pas en Europe par une augmentation des quotas d'importation, une perspective qui fait régulièrement trembler les éleveurs du Vieux continent. Elle a choisi une voie plus moderne et sans doute plus efficace : prendre des parts dans le capital d'un acteur ayant pignon sur rue, et qui a, comme beaucoup de chefs d'entreprise du secteur en Europe, le souci de pérenniser son entreprise. C'est ce qu'a fait JBS en entrant au sein d'Inalca (LM d'hier). Et ce n'est pas par n'importe quelle porte que les Brésiliens vont entrer dans la maison. Luigi Cremonini, c'est l'un des seigneurs de la viande, respecté de tous ceux qui ont eu l'occasion de travailler avec lui. Le nom de Cremonini résonne d'ailleurs d'un son particulier pour les éleveurs et les industriels français. Le géant italien est un concurrent pour nos entreprise de steak haché surgelé, mais aussi un très important client du bétail français. Autrement dit c'est en plein milieu de notre jeu que le géant mondial brésilien de la viande se positionne. Quelles conséquences industrielles et commerciales aura cette alliance de dimension mondiale ? Il est encore un peu tôt pour le dire. Mais il est à noter que l'industrie brésilienne n'a jamais été aussi ambitieuse à l'export. Les exportations du secteur de l'agroalimentaire brésilien ont clôturé l'année sur un montant record de 58,5 milliards de dollars, en hausse de 18,4% sur 2006. A elles seules, les viandes ont totalisé 10,2 milliards de dollars, soit une hausse de 30% par rapport à 2006. Et pendant ce temps, le secteur français a rarement paru si affaibli et divisé. Les regroupements et fusions, longtemps annoncés, paraissent inéluctables en 2008. Avec ou sans les Brésiliens…