Salon des vins d’Angers : portrait des vins de Loire
Les 4,5 et 6 février, le Parc des expositions d’Angers recevra la 22 e édition du Salon des vins de Loire, devenu une manifestation professionnelle (et strictement professionnelle). Les habitués, de plus en plus nombreux, du salon y retrouveront les divers événements qui accompagnent chaque année la manifestation : concours de sommeliers, ateliers de dégustation, concours des Ligiers d’Or. Deux innovations pour cette édition 2008 : la mise en place d’une « Convention d’affaires », avec l’objectif de mettre en contact 20 offreurs et 20 acheteurs internationaux venant pour la première fois au salon, et la présentation de l’étude sur le poids de l’activité viti-vinicole dans l’économie et le tissu social du plus long vignoble de France (de Clermont Ferrand au pays nantais). En effet, bordant la Loire sur 1 000 kilomètres, il traverse 5 régions administratives et 14 départements.
Un vignoble à rajeunir
Mais l’étude dresse un premier portrait du vignoble du val de Loire en tant qu’entité : 7 000 exploitations viticoles professionnelles occupent 99 % des surfaces viticoles totales (65 000 hectares), dont plus des 3/4 produisent des VQPRD, et cette tendance qualitative progresse. Elle l’a déjà fait entre 1980 et 2006 : + 22,5 %. Le vignoble ligérien se distingue aussi par sa diversité ; toutes les couleurs sont représentées, le Val de Loire étant le premier producteur (hors Champagne) de vin blanc VQPRD. Cette diversité permet aux vins ligériens de s’adapter aux nouvelles tendances du marché. Les rosés, notamment, sont très prisés par les consommateurs, mais ce sont surtout les effervescents et plus particulièrement les crémants qui connaissent la plus belle progression. Toutes ces observations sont donc positives, ce qui ne doit pas cacher les zones d’ombre.
Par exemple, ce vignoble souffre de vieillissement. 60 % des vignes ont plus de 20 ans et il faudra investir dans leur renouvellement. Pierre Aguilas, président du salon, s’est dit inquiet du développement des maladies du bois qui touchent dans certaines parcelles 10 à 15 % des pieds. La vente directe aux particuliers reste l’une des caractéristiques de ce vignoble et la mise en marché doit se restructurer pour répondre à l’évolution des débouchés, en particulier à l’export. Il semble que les vendeurs directs en aient pris conscience et exploitent de plus en plus d’autres circuits (cavistes, restaurants, collectivités…). La concentration dans le négoce du Val de Loire s’est fortement renforcé depuis quelques mois par le rachat d’entreprises par les 2 grands groupes : « Grands chais de France » et Castel, ce qui pourrait modifier la physionomie du paysage vinicole ligérien dans sa diversité.
La vitiviniculture du Val de Loire a donc quelques défis à relever, tâche majeur 20 000 à 30 000 personnes dans le Val de Loire sont liées directement ou indirectement à la viticulture, dont 12 500 vivant directement de la production viticole. Tous ces dossiers méritent une grande attention Pour ce qui est du prochain salon, proprement dit, ses organisateurs ne sont pas inquiets. Le nombre des exposants est aisément maintenu, celui des visiteurs le sera sans doute avec de plus en plus de professionnels étrangers, venus majoritairement de l’UE mais aussi des Etats-Unis, du Japon, du Canada. Un signe d’espoir pour les vins du Val de Loire qui ont encore beaucoup à faire en matière d’exportation.