Salaisons : La Bresse obtient une procédure de sauvegarde
En difficulté depuis près de deux ans, La Bresse a été placée vendredi en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Bourg-en-Bresse (Ain). L'entreprise spécialisée dans l'abattage découpe de porc (10 844 tonnes) et la charcuterie (5 320 tonnes) dispose d'un délai de six mois, avant un éventuel redressement. «Il s'agit surtout de stopper l'hémorragie financière, explique l'administrateur judiciaire Me Maurice Picard, interrogé par nos confrères du Progrès. Depuis un an et demi, l'entreprise perd de l'argent, à tel point que ses réserves financières risquent de disparaître. Il faut arrêter ça au plus vite pour revenir à un point d'équilibre qui ne consommera plus de trésorerie». L'an dernier, les comptes ont été renfloués grâce à la cession de certains biens immobiliers. Mais, la société basée à Mézériat fait face aujourd'hui à un passif financier, fiscal et social de l'ordre de 3,4 millions d'euros. La précédente équipe de direction, menée par Robert Blandin, a bien tenté de remettre l'entreprise sur les rails. En deux ans, l'activité d'abattage a été réduite de moitié, amputant de 20% le chiffre d'affaires, à 46 millions d'euros. Restait à trouver un repreneur susceptible d'injecter 8 millions d'euros. Devant l'échec de cette tentative, les actionnaires ont nommé récemment un nouveau directeur général, en la personne de Laurent Saccol. Le Conseil régional de Rhône-Alpes, préoccupé par l'avenir de la filière dans l'Ain, s'est engagé sur le financement d'un audit industriel.
Cette nouvelle intervient au moment de l'annonce d'une suppression du service public à l'abattoir de Bourg-en-Bresse. D'ici au 30 septembre, la ville cédera à la société Compagnie d'abattage de Bourg l'établissement municipal inauguré en 1999.