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Salaisons du Guéméné retrouve de la performance


> Valérie Guigeno (Salaisons du Guéméné) et David Saintier (Quaternaire).
La direction de l'usine de Lorient et le cabinet Quaternaire mobilisent les équipes autour d'un projet fédérateur de recherches d'amélioration. Des économies de 700000 euros sont attendues sur trois ans. Témoignages recueillis lors des journées Agrovif à Nantes.

Le cabinet de conseil en management Quaternaire et les Salaisons du Guéméné ont animé lors des récentes journées Agrovif un atelier sur le thème « Comment redynamiser la performance d'un site et reprendre la main sur les résultats économiques ? » Une problématique d'actualité, a insisté en préambule David Saintier, responsable clients chez Quaternaire, en décrivant un contexte chahuté pour les prix de revient : hausse du prix des matières premières, effet dollar, difficultés à passer des hausses auprès des distributeurs, embargo russe, pouvoir d'achat en berne… Les Salaisons du Guéméné (pôle Agromousquetaires) ont été confrontés dès 2010 à certains de ces facteurs, qui ont affecté la compétitivité des produits et la rentabilité. La société exploite deux sites dans le Morbihan, à Baud et Lorient. C'est sur celui-ci qu'a été lancé avec l'appui de Quaternaire le projet « Nouvel Horizon », dans l'objectif de générer 700000 euros de gains en trois ans.

Cent salariés y produisent sur sept ateliers boudin noir, andouille et andouillette. « Pour dynamiser, il faut que les équipes soient actrices de la performance », cadre David Saintier. La démarche a donc démarré par un diagnostic de coconstruction : points de force et de faiblesse, enjeux à trois ans, marges de manœuvre sur le terrain et chiffrage des gains. Cette phase a permis de fixer de nouvelles priorités d'action. « L'axe majeur de l'entreprise était sur la productivité, ils avaient occulté la partie matière. Il était nécessaire d'élargir le champ de vision », rapporte David Saintier. La traque aux pertes matières (rendements cuisson, fuites, surdosage, pertes au sol, non-commercialisation) et la structuration de la maintenance ont été définies comme les princi-paux gisements de gains. Un séminaire a réuni quinze managers de proximité, de façon à ce qu'ils s'approprient le projet, décliné à cette occasion en actions concrètes. L'organisation du site a aussi été auscultée et revue pour que les managers soient « animateurs de leur performance et plus présents sur le terrain », explique David Saintier. Les responsables d'atelier ont été soulagés des tâches de saisie, qui leur prenaient 30 % du temps de travail, tandis qu'était créé un poste de secrétaire de production.

UN SITE TRANSFÉRÉ EN 2016

L'adhésion des salariés lorientais des Salaisons du Guéméné au projet « Nouvel Horizon » est d'autant plus notable que leur site est appelé à disparaître en 2016. La direction de l'usine – jugée vétuste et enclavée – a officialisé début 2015 sa fermeture et son transfert sur l'usine des Salaisons Celtiques de Pontivy, autre unité du pôle Agromousquetaires. Une quarantaine des cent salariés de Lorient suivront, tandis que les autres se verront proposer un reclassement sur les autres usines du pôle agroalimentaire d'Intermarché. Le site de Pontivy s'est aussi engagé dans une démarche d'amélioration de sa performance avec Quaternaire. Des gains de 460000 euros sont annoncés sur les neuf premiers mois.

210 000 € gagnés en 9 mois

Un système d'animation de la performance a été mis en place, composé de plans d'action, tableaux de bord, suivi hebdomadaire des résultats (matières, qualité, sécurité) et d'une salle dédiée. Six rituels d'animation ont enfin été institués, du point quotidien de cinq minutes effectué par chaque responsable d'atelier au rendez-vous mensuel entre ces responsables et la chef du projet, Valérie Guigueno, responsable de production. « On a tous pris de l'aisance, constate-t-elle. On n'est plus dans l'urgence, mais dans l'analyse des chiffres ». Ceux-ci sont plutôt bons. Sur neuf mois, les gains s'élèvent à 210 000 euros, dont 122 000 euros de gains matière, largement au-delà des objectifs. La réduction des accidents du travail et de l'absentéisme, estimée à 90 000 euros d'économies, est expliquée par l'implication accrue des salariés. « Plus soudée, l'équipe fonctionne mieux et a la capacité à conduire des projets », conclut David Saintier.

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