Salaisons d'Orly vole de ses propres ailes
« Nous n'avons plus aucun lien avec le grossiste DLG », indique Pierre Régnault, p-dg des Salaisons d'Orly. Devenu indépendant, le spécialiste des viandes cuites compte maintenant s'attaquer à tous les circuits de distribution. Une équipe commerciale de deux à trois personnes est en train d'être constituée. Elle évoluera principalement dans la restauration hors domicile. Ce secteur pèse 71 % de l'activité. La distribution spécialisée en surgelés, de type home service, freezer center arrive à 16 % et la grande distribution à 10 %. Au total, l'entreprise francilienne a dégagé un chiffre d'affaires de 29 millions d'euros en 2005, pour une production de 5 200 tonnes.
« Qu'il n'y ait pas d'ambiguïté dans l'esprit des grossistes en centrale d'achat,martèle Pierre Régnault. Salaisons d'Orly n'est désormais qu'un fabricant. Il n'y a plus de cellule de vente avec DLG. Notre association nous faisait passer pour des concurrents directs de Pomona et autres. » La rupture entre les deux sociétés est intervenue l'an dernier, après 18 années de vie commune. Des divergences de vue et de gestion économique en sont à l'origine.
Mettre les gaz
« Nos perspectives de développement sont bonnes, poursuit-il. Les sites de fabrication tournent aux deux tiers de leur capacité. L'objectif est d'augmenter les tonnages d'environ 20 % l'an prochain. » L'entreprise dispose d'un site à Orly (Val-de-Marne), avec une surface en production de 7 300 m2 et une capacité de 8 000 tonnes. Cet outil est dédié aux produits rôtis, sautés, hachés fins de toutes les espèces de viande (bœuf, porc, agneau, volaille). Avec un savoir-faire de la cuisson sous vide du jambon, les Salaisons d'Orly exploitent un brevet de fabrication à basse température. La technologie employée est censée garantir une sécurité alimentaire optimale.
Une seconde usine est située à Vihiers (Maine-et-Loire). Sa surface en production atteint 2 000 m2, pour une capacité de 1 500 tonnes. C'est là que sont fabriqués les abats cuits, dont la tête de veau, la langue de bœuf, et les produits farcis, comme la poitrine de veau, l'épaule d'agneau, les rôtis de dinde. Il s'agit d'un établissement secondaire. Seules 20 personnes travaillent sur place. A Orly, l'équipe comprend 115 salariés.
« Un objectif est de se diversifier dans la grande restauration », annonce le p-dg. Les Salaisons d'Orly sont jusqu'à présent très orientées vers les produits dits hospitaliers, à faible teneur en sel ou en matières grasses. Un gros challenge les attend.