Salaisons: Chazel se renforce en GMS
Les salaisons ardéchoises Chazel comptent 19 salariés et généraient l'an dernier un CA de 2,7M€, mais leur statut de PME ne les empêchent pas de convoiter les rayons de la grande distribution. Elle génère déjà 60 % de son CA avec la GMS, et renforce cette année son positionnement avec une innovation produit, une saucisse sèche fine et droite, adaptée à la dégustation apéritive. Le Pdg, Benoit Chazel, quatrième du nom à tenir l'entreprise familiale depuis 1920, explique : « Ce format a fait par exemple le succès de Justin Bridou avec son Bâton de berger. Mais la ressemblance s'arrête à la forme, notre nouveau produit ne touche pas à la recette de mon arrière-grand-père à base de viande fraîche, boyaux naturels et sans colorant ni conservateur. Notre investissement est caractéristique de l'évolution des grandes surfaces en faveur des PME de salaisons. Elles sont à rechercher de plus de diversité, et elles nous laissent donc de la place dans leurs linéaires.»
Face aux grands groupes de charcuterie, la société joue dans les rayons la carte du terroir, et elle devrait voir ce positionnement renforcé par l'aboutissement d'une IGP, prévu pour le 21 avril prochain, « saucisse sèche, saucisson sec, jésus et rosette d'Ardèche ».
Les prix vont-ils grimper?
La certification concernera potentiellement les quelques 14 000 tonnes de saucissons produits chaque année dans le département. Il reste que Chazel devra se mettre au pas des exigences en matière d'approvisionnement. Entre un positionnement moins onéreux hors zone AOC et un terroir 100 %, elle devra choisir. Robert Chazel, père de Benoît, confie : « nous voulions produire 50 % en certifié, mais à mon sens ce chiffre va tomber à 25 ou 30%, car cela va revenir trop cher pour la grande distribution. Surtout que le prix du porc dans la zone recommandée va monter en flèche quand tous les salaisonniers d'Ardèche vont vouloir obtenir l'AOC.»