Rungis : la volaille redéploie l’informatique
Rungis a enregistré une baisse relativement sensible des tonnages déclarés dans le secteur des volailles et gibier, en 2006 : globalement de 6,9 % sur les 12 mois avec 71 585 tonnes, elle a surtout touché le domaine des volailles (-7 %, soit 70 793 tonnes) alors que le gibier se comportait mieux, avec +3 % à 792 tonnes. Pour le président du syndicat des commissionnaires négociants à la vente en gros de la volaille et du gibier, Marc Hervouet, cette situation tient évidemment à la crise de la grippe aviaire du début 2006 : « Sur le mois de mars, les ventes ont été en retrait de 30 % et sur les six premiers mois, la baisse a été de 15 %. La fin d’année a permis de retrouver des tonnages équivalents à la fin 2005, mais pas ceux de la fin 2004. » C’est dans ce contexte que les professionnels rungissois entament une nouvelle phase d’informatisation.
Le projet Rungis Volaille Informatique (RVI) est avant tout un projet d’accompagnement stratégique collectif visant à mettre en place une réelle transparence dans le négoce de volaille et gibier pour apporter une valeur ajoutée aux produits et rassurer le consommateur final. Techniquement, il s’agit de mettre en oeuvre une solution informatique industrialisée pérenne et évolutive aussi bien pour les quinze grossistes présents dans le V1G que pour leurs fournisseurs et leurs clients. En améliorant la maîtrise des informations, tout en consolidant des paramètres comme la performance, le taux de service, ou la connaissance du marché et des tendances, le projet entend ainsi apporter un outil permettant d’accompagner l’évolution du métier. Le volet traçabilité est aussi très important ici : « la gestion de la traçabilité dans notre secteur devient de plus en plus fine depuis cinq à six ans, explique Marc Hervouet. Nous n’étions pas encore parvenus à mettre en place notre propre système informatique alors que c’était le cas chez nos partenaires de l’amont ou en grande distribution, avec d’importantes disparités. »
Avec les outils développés par Agrostar et PM Conseil, le choix s’est porté sur la mutualisation des moyens afin d’arriver à terme à une codification unique de la clientèle. Si on ne parle pas ici de caisse centrale, la mutualisation de la facturation est en ligne de mire.
Le déploiement de cette solution informatique intervient alors que la restructuration du secteur est d’actualité : « nous avons remis un cahier des charges au gestionnaire du marché il y a deux ans et actuellement il demeure encore des questionnements sur la solution qui sera choisie. » confirme Marc Hervouet. Déplacement dans un bâtiment voisin, restructuration du pavillon existant… rien n’est encore décidé mais de fait, la volaille à Rungis devait évoluer : « Aujourd’hui, il n’y a plus que neuf intervenants capitalistiques dans le pavillon. Le développement des ventes en petites voire très petites quantités pousse à repenser la logistique. Voici deux raisons pour lesquelles faire évoluer notre outil de travail semble nécessaire. »
