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Roumanie : qui a peur du mouton des Carpates ?

Bulgarie et Roumanie présenteront des profils intéressants dans les années à venir, en lait mais surtout en viande. Les investisseurs étrangers ne s’y trompent pas, avec une présence renforcée.

Derniers pays entrés dans l’Union européenne, la Roumanie et la Bulgarie vont devoir faire face à une sérieuse remise à niveau de leurs installations et abattoirs en termes sanitaires. Pour autant, « il existe un potentiel de développement à l’export pour ces pays, en lait mais surtout en viande », a insisté Philippe Chotteau, chef de projet Suivi des négociations internationales et études à l’Institut de l’élevage. Lors d’une présentation mercredi, il a dressé le portrait des deux pays d’Europe de l’Est dont les cheptels ont été durement touchés depuis la chute des régimes communistes. En Bulgarie, le nombre de bovins a ainsi été divisé par 1,5 depuis 1990, pour atteindre aujourd’hui 600 000 vaches laitières, et seulement 4 000 élevages comptent plus de 10 animaux. En brebis, le nombre de bêtes a, lui, été divisé par 4 (à 500 000 têtes) sur la même période.

Compte tenu de ces chiffres, le réel potentiel d’export pourrait venir de la Roumanie, qui compte 6,5 millions de chèvres et 1,6 million de vaches, avec un rebond du cheptel dans des structures plus grandes, et « un aval qui devrait se restructurer rapidement », selon Philippe Chotteau. Des grands groupes (Danone, Hochland) sont déjà présents sur place dans le secteur des produits laitiers, tandis qu’en viande les investissements étrangers affluent (Italie, Lybie par exemple).

A l’opposé du schéma de subsistance alimentaire (une vache par exploitation) qui touche les trois quarts des bêtes, la rénovation des anciennes fermes collectives transformées en parcs d’engraissement intensif pour les bovins s’accélère.

En cheptel ovin, le potentiel de développement par croisement est là, avec des tests encourageants. Les nombreuses prairies existantes, qui sont à valoriser, s’intègrent dans cette montée en puissance que vont venir appuyer les aides européennes, attribuées à l’hectare et au nombre de bêtes, le tout complété par des bonus pour les surfaces classées en zones défavorisées. Cette combinaison devrait agir comme un levier de modernisation pour financer les investissements. Le président d’Interbev Ovins, Emmanuel Coste, juge que la Roumanie sera un pays qui va compter en viande de mouton. « C’est un vrai challenger, et je réinsiste sur le côté entrepreneurial», a beaucoup de capitaux et d’investissement. Ça va être phénoménal », poursuit-il, en observant que les opérateurs roumains pèsent déjà ponctuellement sur le marché français. Spécialisés pour l’instant dans les agneaux légers, ils affichent l’ambition d’aborder le marché des agneaux lourds. Cette orientation vers la valeur ajoutée va nécessiter des croisements et un peu de temps. Les délais pourraient se réduire avec la restructuration entamée des entreprises, et leur savoir-faire à l’export. « Ça peut aller vite, compte tenu que nous sommes dans un marché où les déficits s’accroissent », complète Emmanuel Coste. Les promesses roumaines n’ont d’ailleurs pas échappé aux abatteurs français, qui sont nombreux à avoir voyagé du côté de Bucarest.

Rédaction Réussir

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