Roulette
C’est consternant mais plutôt rigolo. Voilà : on me dit qu’en Allemagne, où souffle parfois un esprit léger et primesautier, un jeu amuse beaucoup les gens les jours de foire agricole. C’est la « Kuhfladenroulette », littéralement : la roulette à bouse de vache. Le gagnant est celui qui a parié sur l’endroit choisi par l’animal pour ses déjections, dans une enceinte entourée de spectateurs dignes de certaine enceinte de football. C’est un hasard qui en vaut d’autres et qui a permis de distribuer depuis des temps immémoriaux force poules et dindons, jambons secs et vins de Moselle. Hélas, nous vivons une époque soupçonneuse et une dame protectrice des animaux a saisi les autorités contre cette pratique qui serait « contraire à la dignité de la vache » (sic). Le ministère est embarrassé, et répond qu’on ne peut pas mesurer scientifiquement le stress de l’animal qui doit défier le hasard, en public et par le rejet de ses entrailles. Evidemment, personne, pas même notre délicate écologiste, n’a émis l’idée que ce serait plutôt le bon goût des participants qui pourrait éventuellement être compromis par d’aussi rustaudes réjouissances. Comme quoi toutes les loteries sont truquées, et à celle des imbéciles certains ont nettement plus de chance de tirer le gros lot.