Rouen ne compte pas que sur les céréales
En 2006 le trafic du port de Rouen a atteint 23,3 Mt, ce qui en fait le 6e port français en tonnage. Mais il s’affiche toujours comme le premier port d’exportation de céréales européen avec 5,7 Mt chargées en 2006 (lire nos éditions précédentes). Le record du trafic portuaire de Rouen pour ces 10 dernières années avait été établi en 1999 avec 24,1 Mt. C’était aussi l’année de ses plus gros chargements céréaliers qui avaient atteint 8,9 Mt. Le cap des 23 Mt n’avait jusqu’ici été dépassé que 4 fois, en 1991, 1992, 1993 et 1999. Soit quatre années de très fort trafic de céréales. Ce n’est pas le cas de 2006, exercice céréalier « moyen » et qui n’a pas déterminé la progression du trafic, celui-ci ayant établi un record hors céréales de 17,6 Mt soit 9 % de plus qu’en 2005.
Cette évolution présentée à l’occasion de l’assemblée du port autonome de Rouen, jeudi dernier, n’est peut-être pas définitive car l’on peut fort bien envisager une campagne céréalière procurant par exemple 7 Mt de céréales au trafic de ce port, mais les responsables du port ont décidé de jouer la carte de la diversification comme l’a expliqué la directrice générale du port, Martine Bonny. Pas question pour autant de négliger les exportations de céréales a affirmé le président Ghislain de Boissieu rappelant que le port de Rouen avait décidé une baisse du droit de port marchandises au 1er janvier 2007 apportant « notre pierre à l’accroissement de la compétitivité de la filière céréalière française». D’ailleurs, si l’on tend souvent à citer le port de Rouen pour son trafic céréalier, il conviendrait d’y adjoindre son rôle important dans le secteur agroalimentaire.
Oléagineux, malt, sucre, farine…
Ainsi, l’an dernier, le trafic des protéagineux (pois et féveroles) a doublé passant de 131 000 à 257 000 t, le malt a progressé de 12 % à 185 000 t, les exportations de sucre en vrac ont représenté 82 000 t, le sucre en sac 162 000 t et la farine 172 000 t. Rouen est aussi le grand port français des biocarburants à l’export comme à l’import. Enfin, les produits dérivés des céréales et des oléagineux vont prendre une place importante dans le développement des entrepôts du port avec la construction de l’éthanolerie de blé du groupe Tereos dont la logistique des approvisionnements sera assurée par Senalia, qui prône aussi une politique de diversification (voir notre édition du 16 janvier) et Saipol qui va augmenter ses capacités de trituration et construire une nouvelle usine de Diester. L’agriculture sous ses formes alimentaire et industrielle reste donc l’une principale des activités du port autonome.