Rocard était heureux rue de Varenne
A cette période, dit-il « je suis heureux parce que je fais, parce que je réussis. Je crois, d’ailleurs, que, sur le plan professionnel, je n’ai jamais été aussi heureux qu’en ce temps-là …». Michel Rocard garde un souvenir ému de son passage au ministère de l’Agriculture, de 83 à 85, révèle-t-il dans un livre-entretien (Si la gauche savait, Editions Robert Laffont). L’ex ministre, qui dut notamment gérer (contre le syndicalisme…) l’instauration des quotas laitiers, ne se sentit pas lésé de perdre le titre de ministre d’Etat (qu’il avait au Plan et à l'Aménagement du territoire) car, explique-t-il, « je passais de quasi zéro crédit à 30 000 fonctionnaires, 100 milliards de budget si je compte le budget propre, le régime social agricole et la contribution européenne, et le contreseing sur presque tous les documents ». Une période dorée qu’il a aussi appréciée au contact des agriculteurs. « Quand vous traitez avec eux, c’est à la loyale, à la dure. Un milieu extraordinaire.»