Revenu agricole : l'élevage à la traîne
Les comptes prévisionnels de l'agriculture n'ont jamais autant été médiatisés qu'en cette année 2007. Dans toute la presse généraliste, il est question du doublement (+98% pour être précis) du revenu moyen par actif des exploitations céréalières, attendu pour 2007. Cette progression ainsi que le redressement du revenu des viticulteurs sous appellations (+21%) contribuent à améliorer le revenu net moyen par agriculteur de 12% (hors inflation). Une moyenne qui ne doit pas cacher la plongée du revenu des éleveurs, grevés par les mêmes hausses de matières premières qui font le bonheur des céréaliers. D'après l'étude Agreste réalisée à partir des comptes prévisionnels de l'agriculture, le revenu baisserait de 23% pour les producteurs de viande bovine et de 4% en élevage laitier. Ce résultat met fin à la tendance à l'amélioration relative du revenu des élevages bovins depuis 1990. Le résultat des éleveurs ovins chuterait de 28% et celui du hors-sol de 59% (qui retrouve ainsi un niveau bas proche de celui de 2002). En hors-sol, ce sont surtout les éleveurs porcins qui sont concernés par cette baisse de revenu. En aviculture, le redressement des prix couvre en grande partie la hausse des coûts de production.
Michel Barnier a reconnu hier dans un communiqué cette forte disparité, soulignant le fait que les éleveurs supportaient le renchérissement de 15% du coût de l'alimentation animale. «C'est pourquoi je défendrai, dans le cadre du bilan de santé de la Pac, une réorientation des aides vers les productions les plus fragiles comme l'élevage ovin», a-t-il conclu.