Réveillons 2008 : les volailles étaient bien de la fête
L’année 2008 s’est terminée en beauté pour les volailles festives, en dépit des craintes liées au moral maussade des consommateurs et aux baisses des ventes en grandes et moyennes surfaces des volailles sous Label Rouge et des pintades au cours de l’année. Au sommet de l’échelle du luxe, les volailles roulées AOC de Bresse se sont vendues sans se dévaloriser. « On n’a pas senti la crise », commente l’animatrice du Comité interprofessionnel de la volaille de Bresse, à l’issue des très marchandes festivités locales de janvier, les « Glorieuses de Bresse ». Des cars venus de Suisse, des bouchers fidèles à l’appellation ont raflé les pièces primées. « On a manqué de volailles », jure la porte-parole du comité interprofessionnel de la volaille de Bresse. Quant aux abatteurs expéditeurs de l’aire d’appellation, ils ressortent satisfaits, assure-t-elle, tout en admettant que « les prix n’ont pas bougé depuis cinq ans ». Les éleveurs ont donc rogné leurs marges.
Une goût accru pour les petites pièces
A Rungis, il n’y a pas eu de surplus, témoigne Franck Martin, directeur général du grossiste Reilhe Martin. « Ce qui a donné des prix cohérents et a permis à toute la filière de travailler normalement », analyse-t-il. D’après ses observations, il y a eu globalement suffisamment d’offre, les chapons progressant au détriment de la dinde, conformément à la tendance de ces dernières années. Toujours dans la tendance, la demande en petites pièces, poulardes et chapons de pintade, a été relativement soutenue. A la marge, l’oie a connu un marché sensiblement équivalent à 2007, malgré une production pénalisée par la difficulté à élever ce gros palmipède et le manque de personnel compétent pour l’abattre. A comparer les cotations de 2007 et de 2008, les prix de gros des volailles Label Rouge apparaissent en légère décote.
Les PME de l’abattage découpe ne cachent pas leur satisfaction. Leur syndicat, le Cnadev, présentait la situation de Noël en milieu de semaine comme une aubaine. Cette configuration n’a pas déçu. Les entreprises n’ont pas fait de stocks. Les grands opérateurs, mis sous forte pression de la GMS, portent une appréciation plus nuancée sur cette période, mais néanmoins positive. Selon le ressenti d’un responsable commercial d’une grande société, la saison 2008 n’était « pas si mal » compte tenu de la morosité ambiante. Cet observateur mentionne aussi des ventes plus poussives dans les hypermarchés que dans les magasins de format super. Enfin, dans la lignée des années précédentes, les grosses pièces - dindes et chapons Label Rouge essentiellement - ont été défavorisés. Interrogé sur les ventes de dindes entières, le délégué général du comité interprofessionnel Cidef fait part de son impression d’une fin d’année « correcte ». Mais il lui semble que « les dindes fermières se sont bien écoulées ».