Retour spéculatif sur les cours du blé
L’annonce récente faite par la banque centrale américaine d’acheter pour 600 milliards de dollars d’obligations du Trésor américain a entraîné une marée spéculative vers les matières premières, au premier rang desquelles les céréales.
Période du 4 au 9 novembre. On retiendra de ces quelques jours les réactions instantanées des marchés à la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de racheter des bons du Trésor américain pour 600 milliards de dollars, provoquant un retour spéculatif vers les matières premières et une hausse sensible des marchés céréaliers. Un autre facteur de remue-ménage de la tendance de ces marchés est le rapport mensuel de l’USDA (département américain à l’Agriculture), dans le cas où il devrait revoir une fois encore à la baisse ses prévisions de récolte de maïs (lors de sa précédente édition, cela avait provoqué une effervescence des prix). On retiendra, enfin, la participation de l’Argentine et de l’Australie, en compagnie de la France, au dernier appel d’offres égyptien.
Pas d’inquiétude sur les exportations européennes
L’hémisphère sud arrive donc sur le marché sans surprise et sans provoquer d’inquiétude majeure chez les exportateurs européens. D’ailleurs, le conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer, qui se réunit à l’heure où nous rédigions cette rubrique, a reconduit les perspectives d’exportation de blé vers les pays tiers. Le ralentissement des attributions de certificats d’export jeudi 4 novembre (196 000 t) laisse quand même un bilan, depuis le début de l’année, de 8,3 millions de tonnes (Mt) accordées, soit 2,1 millions de plus que l’an dernier pour la période du 1er juillet au 3 novembre.
En ce qui concerne les bilans FranceAgriMer, que nous analyserons plus en détail dans notre prochain numéro, ils n’apportent que des modifications mineures aux bilans d’octobre. En ce qui concerne le maïs, les ajustements sont plus importants en raison d’une augmentation de 100 000 t de l’estimation de production portée à 13,6 Mt, alors que les espoirs d’exportation vers l’Union européenne sont diminués de 255 000 t, ce qui se traduirait par un stock de report porté de 2,2 à 2,6 Mt. Mais la récolte de maïs n’est pas terminée et le marché d’exportation reste indécis.
La collecte toutes céréales à la date du 1er octobre atteint 29,9 Mt dont 20,5 de blé tendre et 6,36 pour l’orge, contre 31,5 l’an dernier à la même époque.
Les mises en œuvre par les Fab
Ces bilans prévisionnels reconduisent, pour les trois principales céréales, leur estimation d’utilisation par les fabricants d’aliments du bétail, alors que les mises en œuvre par les Fab, du 1er juillet au 1er octobre, enregistrent globalement un léger retard sur l’an dernier (- 70 000 t). Mais ce retard frappe différemment toutes les catégories de céréales : le blé tendre perd 120 000 t avec 1,32 Mt, le maïs 45 000 t avec 611 000 t, tandis que les bas prix de l’orge lui ont permis de progresser de près de 100 000 t, à 501 000 t. Rappelons l’énorme progression du pois qui passerait, pour l’ensemble de la campagne, de 225 000 à 635 000 t.