Retour programmé du lapin dans les cantines
L’Union européenne s’apprête à assouplir le régime des importations en provenance de Chine suite aux améliorations en matière de standards vétérinaires. La parution du texte au journal officiel européen est imminente. Une information qui ne manquera pas d’intéresser les opérateurs français. Avant l’interdiction des importations de produits animaux d’origine chinoise, intervenue en janvier 2002 (suite à la détection de résidus de médicaments et notamment de chloramphénicol), la France importait de ce pays quelque 4139 t de lapins et de lièvres, 21028 t de filets de poissons congelés, 1232 t de surimi congelé et 46 t de crevettes. Depuis, les efforts effectués par la Chine ont permis d’assouplir les restrictions sur certains produits comme le surimi, les boyaux, les poissons capturés en mer et les écrevisses. Bruxelles franchit une nouvelle étape en levant l’interdiction sur les crevettes, poissons d’élevage, miel, gelée royale et viande de lapin. Seules les importations de poulets et d’autres produits de volaille restent proscrites Les importations de viandes porcines, bovines et de produits laitiers n’ont quant à elles jamais été autorisées.. Cette décision devrait avoir des répercussions non négligeables sur le marché français notamment pour le lapin et les crevettes. Le marché chinois est une source de matière première intéressante pour les industriels qui utilisent le lapin, car il fournit une viande désossée peu chère et issue d’animaux jeunes. Suite à l’interdiction des importations chinoises, la plupart des industriels ont sorti le lapin de leur gamme devant l’envolée des cours : de 2,10 euros/kg fin 2001 à 6/7 euros/kg aujourd’hui. Les cuisses de lapin ont pratiquement disparu de la restauration collective et les terrines, paupiettes et rôtis de lapin ont quitté les rayons des GMS. Après un temps d’observation, les industriels devraient se réintêresser au lapin congelé chinois et notamment aux cuisses au calibre parfait pour une portion de cantine. Pour les crevettes, la suspicion reste forte chez les opérateurs français qui attendent d’avoir plus de garanties. Pour autant, ils s’accordent tous à dire que devant la surtaxation imposée par les USA, son premier débouché, la Chine devrait se reporter sur l’Union et contribuer à faire pression sur les prix.