Retour à l’abondance des vins de pays et de table
Dans la prévision du Scees d’une vendange 2004 atteignant 56,6 millions d’hectos (voir LM d’hier), les vins de table et de pays en représenteraient quelque 22, dont 7 pour les seuls vins de table sans indication d’origine qui progresseraient ainsi d’environ 50 %. Ce bond spectaculaire se réaliserait par rapport à une récolte 2003 particulièrement maigre, laissant un stock propriété réduit. L’Onivins évoque un stock de vins de table et de pays « historiquement faible » inférieur de 23 % à celui de 2003 et de 43 % sur la dernière moyenne triennale.
Si l’on analyse la situation et les perspectives à travers la plus grande région de production de vins de table et de pays, le Languedoc-Roussillon (Aude, Gard, Hérault et Pyrénées-Orientales), on s’y attend, selon les sources, à une récolte globale de 17,1 à 17,5 M hl dont un peu moins de 14 en vins de table et de pays. Ce qui peut être considéré comme une bonne moyenne compte tenu de la restructuration du vignoble de ces dernières années.
On s’achemine donc (si les prévisions se réalisent, ce que l’état du vignoble laisse prévoir) vers une conjoncture très différente de celle de l’actuelle campagne caractérisée par la faiblesse des disponibilités, facteur de cours tendus en vins de pays et surtout en vins de table. Pour ces derniers, la campagne se termine avec un rythme de transactions plutôt élevé pour la saison et des prix très soutenus autour de 4,50 euros le degré hecto. Les vins de pays de cépage qui avaient connu un certain essoufflement, il y a quelques semaines, se sont revigorés entraînant une fermeté des vins de pays de département voire des meilleurs vins de table puisque l’on a noté des affaires à 60 euros l’hecto pour d’excellents vins de table rosés.
Dans l’immédiat, la perspective d’une confortable récolte n’a donc pas pesé sur les cours des vieux vins et la modicité du stock à la propriété devrait tempérer les effets de la hausse de production, du moins en début de campagne. Par la suite, on voit mal les prix résister à la pression de l’offre, d’autant que la vendange et les stocks communautaires s’annoncent copieux. Si les prix ne devaient pas suivre ceux du millésime 2003, on peut toujours espérer que les volumes plus larges compenseront leur repli plausible.