Retour du blé européen en Égypte
Les fluctuations de cours ont été de relativement faible amplitude depuis une semaine. Elles restent en majeure partie la conséquence des conditions climatiques du moment, les fondamentaux n'ayant guère évolué. Le rapport du CIC du 29 octobre confirme une récolte céréalière mondiale copieuse, de 1 999 million de tonnes (Mt), mais aussi une excellente consommation, laissant tout de même le stock de report le plus élevé depuis vingt-neuf ans : 454 Mt. Bien que révisé en baisse de 2 Mt par rapport aux prévisions de fin septembre, à 209 Mt, le stock de blé figurera parmi les plus élevés connus. Le CIC a réduit notamment, la prévision de production australienne, de 25,5 à 24 Mt (ajustement logique). Les incertitudes qui pèsent sur cette récolte, y compris en qualité, constituent, avec la sécheresse sur le bassin mer Noire, l'un des facteurs actuels de l'évolution des prix. Nous écrivions, la semaine dernière, qu'il fallait surveiller de près les prochains appels d'offres égyptiens auxquels le blé français paraissait éligible. Il figure pour 120 000 tonnes dans l'appel du Gasc du 25 octobre, en compagnie de deux autres origines européennes : la Roumanie et la Pologne, avec 60 000 tonnes chacune. Cette affaire est encourageante, mais les volumes de certificats d'exportation demeurent modestes.
Les cours de l'orge maintiennent leur fermeté, toujours grâce aux chargements pour la Chine, tandis que l'Ukraine et la Russie se chargent de l'Arabie saoudite. Le CIC annonce une récolte mondiale d'orge de 145 Mt qui laisserait un stock de 29 Mt, le plus haut depuis six ans.
Récolte de maïs en baisse de 23 % en FranceLa récolte mondiale de maïs a été relevée de 3 Mt, à 970 Mt, mais la forte consommation (+4 Mt) compense largement la hausse de la production. À 200 Mt, le stock final se rapprocherait du score de l'an dernier (205 Mt). L'abondance des disponibilités mondiales ne se retrouve pas au niveau français. L'AGPM déplore une récolte de maïs grain en retrait de 23 % sur la moisson (record) de l'an dernier, conséquence d'un rendement national décevant de 90,1 quintaux par hectare, et des cours bas ne couvrant pas les frais d'exploitation. En ce début de semaine, la tendance est lourde et la compétitivité insuffisante pour assurer une exportation significative. Les fabricants d'aliments du bétail montrent toutefois un peu plus d'intérêt, se couvrant pour 2016. Les demandes de certificats d'importation dans l'Union européenne ont fait un bond la semaine dernière avec 575000 tonnes. Pierre Gautron