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Retour de la Chine aux affaires

Après le fort trou d’air enregistré sur le complexe oléagineux, les cours se consolident en début de semaine. Les craintes d’un retrait en soja de la Chine avaient entrainé la chute, son retour aux affaires permet la remontée. La météo en Amérique du Sud inquiète les opérateurs.
Après la dégringolade de la semaine dernière, les cours de la graine, de l’huile et du tourteau sur le marché de Chicago ont entamé une nouvelle ascension par paliers. Sans revenir sur les plus hauts de début novembre, les cours restent orientés à la hausse. Au vent de liquidation provoqué par l’attitude de la Chine et les mouvements des devises succèdent des achats importants de la part des acteurs du marché physique. Industriels américains et importateurs ont profité de la baisse pour réaliser des couvertures. La visite annuelle d’une délégation d’hommes d’affaires chinois aurait abouti cette année à près de 5 millions de tonnes (Mt) d’engagements de vente de soja, soit près du double des volumes habituels. Dans la foulée, un achat exceptionnel de 780 000 tonnes de fève a été confirmé et prouve une fois de plus la vigueur de la demande chinoise. Selon les douanes chinoises, les importations réalisées au cours du mois d’octobre sont de 3,734 Mt, et de 43,9 Mt sur les dix premiers mois de l’année, soit une progression de 26 % par rapport à 2009.

Inquiétudes sur La Niña

Pour répondre à cette demande, plus de surfaces dédiées à la culture du soja sont nécessaires. L’équilibre déjà fragile du bilan mondial serait fortement perturbé par une baisse des emblavements et par tout épisode climatique dévastateur. Ainsi, malgré les chiffres officiels qui se veulent rassurants, les opérateurs s’inquiètent des effets de La Niña dans le sud du Brésil et en Argentine. Historiquement, lorsque La Niña se développe, la pluviométrie est plus faible en Amérique du Sud. Des précipitations conséquentes en septembre ont permis d’améliorer l’humidité des sols et de démarrer les semis au sud du Brésil et en Argentine dans des conditions correctes. Mais depuis mi-octobre, la pluviométrie est insuffisante. Selon les chiffres du gouvernement argentin, les surfaces devraient atteindre un record de 18,5 millions d’hectares et permettre une récolte de l’ordre de 52 Mt. Pourtant, les semis sont arrêtés dans certaines zones car les terrains sont trop secs.

Tensions sur l’huile de palme

Pour le moment, les températures fraîches, notamment au Brésil, ont permis de préserver les plantes, mais le thermomètre commence à monter en Argentine. Ceci n’augure rien de bon. La sécheresse catastrophique de 2008 est dans toutes les mémoires et le démarrage de cette nouvelle campagne n’a rien à envier à la situation dramatique de cette année-là. La pluie devient urgente et l’évolution du phénomène La Niña va conditionner les prix dans les mois à venir.
Cette nervosité des opérateurs sur le soja se communique à l’huile de palme, avec une demande soutenue sur des cours tendus. Les exports d’huile de la Malaisie sont en progression et ont atteint 1,5 million de tonnes pour le seul mois de novembre.

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