Restauration : le grand succès de la Pataterie
L'enseigne La Pataterie annonce l'ouverture de son centième restaurant d'ici 2012, à raison de quinze unités par an. Le concept, inventé à Limoges en 1996, fait un véritable tabac dans le monde de la franchise alimentaire, avec de nombreuses inaugurations à travers le territoire. Pour la seule année 2007, dix sites de plus ont vu le jour, de Cambrai à Bourges en passant par Calais ou Forbach, et 15 autres sont d'ores et déjà programmées d'ici la fin 2008. Orléans, Montluçon, Nevers, Chartes, Saint Etienne sont sur la liste, malgré des conditions d'accès coûteuses et l'imposition d'un cahier des charges drastique.
Menée par deux Ch'ti émigrés en Limousin, Michel Gambart et Jean-Christophe Pailleux, l'affaire s'avère particulièrement rentable, avec un CA en croissance exponentielle depuis six ans, culminant pour le dernier exercice à 14,8 M d’euros, contre 75 000 euros et un restaurant en 1998. L'idée va à contre courant, mais parait cependant remporter tous les suffrages : un plat consistant fleurant bon la pomme de terre, du fromage et des charcuteries, le tout servi dans un décor tenant de la brocante rurale et de la salle à manger fermière.
Les tentatives de copie surveillées
« Nous avons protégé au maximum notre concept afin de ne pas être plagié, révèle Jean-Christophe Pailleux, car nous savons qu'il est à la source de notre réussite. Le vieux tracteur dans l'entrée, les seaux renversés servant de luminaire, les murs recouverts de vieux râteaux, tout a été déposé, ainsi que les recettes. Et nous surveillons de très près les tentatives de copie, afin de conserver nos franchisés ».
Ces derniers se bousculent pour payer les droits d'accès et investir à raison de 400 000 euros minimum par unité. Mais avec plus de 300 repas quotidiens, le retour sur investissement est immédiat, devant des tables qui ne désemplissent pas. Les deux inventeurs ont d'ailleurs d'autres bonnes idées complémentaires : une centrale d'achats destinée à alimenter tout le monde de produits maison, basée à Limoges, ainsi qu'un centre de formation voisin destiné à éduquer les personnels et les futurs candidats. Soucieux de leur époque et de ses tendances, ils prévoient la construction des prochains bâtiments avec l'apport de matériaux nobles et l'emploi d'énergies renouvelables.
La Pataterie devrait se multiplier vers les zones d'activité périphériques des villes de moyenne importance, cibles privilégiées des deux entrepreneurs. L'Europe et l'Afrique du Nord sont également dans leur lorgnette, Jean-Christophe démarchant vers ces autres pays. Il surfe sur une vague sans secousses, persuadé de la viabilité et de l'attrait de son idée, née de son amour de la tubercule. Car au fond, qui n'aime pas les patates ?