Responsabilité
Le deuxième rapport d’experts publié par le fonds mondial de recherche contre le cancer a connu un grand retentissement médiatique ses derniers jours (LM des 6 et 8 novembre derniers). On aurait tort de s’en étonner. Cette maladie est celle qui affecte le plus les Français, au propre comme au figuré. Et on leur explique ici que la modification de leur comportement alimentaire pourrait empêcher, ou au moins retarder, l’apparition du mal. On suggère même aux consommateurs que c’est le changement de leurs habitudes, leur évolution d’une alimentation à base de produits frais riche en fruits et légumes et en féculent vers un régime à base de produits transformés, riches en sel, en sucres et en graisses qui a favorisé l’explosion des cancers des intestins, du sein et du pancréas. Il y a là de quoi, évidemment, les angoisser. De quoi aussi nourrir les réflexions des commerçants et industriels de l’alimentaire. Car si l’on peut discuter des statistiques, parfois contradictoires, des recommandations, quelque fois excessives, on ne peut nier la convergence des points de vue des experts et des médecins sur un certain nombre de constats sur le développement des cancers. L’industrie alimentaire a pris conscience des enjeux. Les entreprises ont baissé le taux de sel des préparations, notamment des charcuteries, et le taux de matière grasse de l’ensemble des viandes et des plats cuisinés. C’est une tendance irréversible. Il reste à régler la question épineuse de la communication. La responsabilité personnelle étant aujourd’hui de plus en plus diluée, on ne peut exclure que les entreprises de l’alimentaire les plus exposées aient un jour à prévenir leurs plus gros acheteurs contre une consommation excessive. A l’image des brasseurs, qui ont fini par s’y résoudre.