Rentrée décevante, avenir inquiétant
Les promotions de rentrée sur la viande de porc s'achèvent, et le bilan n'est pas des plus exceptionnels. Les volumes écoulés ont été corrects sans plus, voire décevants selon l'entreprise considérée. Côté prix, excepté quelques tarifs très bas relevés dans certaines enseignes, il n'y a pas eu de produits bradés. Globalement, le marché français a bel et bien fait sa rentrée mais sans énervement, ce qui n'est pas en mesure de rassurer une filière qui sort d'un été terne faute de météo ensoleillée et d'un contexte à l'export toujours aussi morose et anxiogène.
Un contexte européen pesant« La grande préoccupation est l'après 15 septembre », indique Paul Rouche, directeur délégué du Syndicat des entreprises françaises des viande (Sniv-SNCP), qui se dit par ailleurs « très pessimiste quant à l'évolution des prix d'ici à la fin de l'année », quel que soit le maillon de la filière considéré. Outre le ralentissement saisonnier de la demande intérieure, l'absence du débouché russe (dont les besoins en viande progressent généralement à partir de l'automne), mais aussi le regain de compétitivité des États-Unis et du Canada au grand export, sont de nature à faire monter la pression en Europe. Un nouveau regain de concurrence entre grands acteurs de l'UE pourrait se faire sentir sur la scène communautaire comme internationale, craint-on au Sniv-SNCP. Pour Paul Rouche, en l'absence d'annonces de Bruxelles quant à des mesures de soutien à la filière porcine, il y a un risque certain que l'ensemble des acteurs « entre dans le dur de la crise ».