Rendements viticoles : le gouvernement pourrait s'imposer
Le monde viticole vit des semaines importantes sur le plan politique. La semaine dernière Mariann Fischer Boel a annoncé son projet de réforme de l'OCM viticole avec comme mesure phare la perspective d'un arrachage massif de 400 000 ha de vigne, soit 12 % du vignoble européen. Un plan largement décrié par la profession viticole française et le gouvernement (lire en Une). Dominique Bussereau s'est opposé dès jeudi à cette réforme et notamment à la suppresion des outils actuels de gestion du marché comme la distillation de crise. Pour peser dans le débat et afficher une position crédible face à la Commission, le ministre de l'Agriculture se doit néanmoins de démontrer l'efficacité de la distillation dont il a obtenu l'ouverture d'un droit pour 1,5 M d'hl de vins d'appellation d'origine et pour 1,5 M d'hl de vins de table pour la France. La souscription des contrats de distillation auprès des distilleries débute ce 29 juin et se clôturera le 28 juillet prochain. Craignant que le quota ne soit pas atteint comme l'an dernier, le gouvernement a non seulement abondé la distillation par une aide nationale mais pourrait aussi peser sur la profession en fixant exceptionnellement cette année les rendements autorisés. C'est en tout cas ce que propose le député UMP Antoine Herth dont le texte adopté par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale sera examiné ce soir par les députés.
S'il est adopté, ce texte donnerait la possibilité au gouvernement « de fixer par un arrêté conjoint des ministres chargés de l'agriculture, de l'économie et de la consommation, des seuils de rendements adaptés, permettant de compenser le cas échéant un engagement insuffisant dans la campagne de distillation volontaire ».