Rémy Cointreau face à l'écueil de la dette
Plutôt en réussite lors du premier semestre d'activité 2003/2004 (clos fin septembre avec un CA en hausse de 2% à 422,1 M Eur), le groupe français de vins et spiritueux est plus en délicatesse avec sa dette long terme, qui porte sur 175 M Eur. La notation de cette dernière vient en effet d'être abaissée par Standard & Poor's, qui l'a dégradé de « BB » à « BB - » tout en maintenant la perspective à « stable ». Moody's a pour sa part abaissé la perspective de « stable » à « négative ». Les deux agences de notation expliquent cette évolution par la crainte que les mesures de désendettement prennent plus de temps que prévu. Moody's ajoute à cela « qu'en dépit de la politique de couverture de la société, les effets de change, en particulier entre l'euro et le dollar, pourraient peser sur les bénéfices lors de l'année fiscale en cours ». Le poids des devises et de l'effet change est loin d'être marginal, avec plus de la moitié des ventes réalisées par Rémy Cointreau hors de la zone euro. Sur le semestre écoulé, l'effet devise a eu un impact négatif de 16,7 M Eur sur le résultat opérationnel. Ce chiffre est toutefois à mettre en rapport avec les ventes du groupe, qui progressent de 6,3% à périmètre constant. «Toutes les marques phares du Groupe sont en croissance sur leurs principaux marchés: Rémy Martin en Chine et aux Etats-Unis, Cointreau aux Etats-Unis, Bols Vodka en Pologne. Et à l'international, Piper-Heidsieck a connu une forte reprise au second trimestre», explique la direction. «Ce premier semestre reflète bien l'accent mis par le groupe sur sa stratégie de valeur. La poursuite des priorités stratégiques par les hausses de prix, le redéploiement du mix produits et pays, et les investissements marketing accrus devront permettre à Rémy Cointreau de délivrer la croissance organique à deux chiffres du résultat d'exploitation annoncée pour l'ensemble de l'exercice», concluent les dirigeants. Sur un an, le titre Rémy Cointreau a déjà gagné 6,35 %.