Réjouissances
L’heure est aux réjouissances de fin d’année ; il serait malvenu de les assombrir par de vaines lamentations sur les vicissitudes des temps. Les fêtes sont traditionnellement une période faste pour l’industrie agroalimentaire. Cette année ne fait pas exception, au contraire. En dépit (ou à cause) d’une conjoncture économique plutôt morose, les Français n’ont semble-t-il pas mégoté à la dépense ces derniers jours. Au plus grand bénéfice des produits qui se sont frayés un chemin jusqu’à la table du réveillon. Brocardé par les associations de défense animale, le foie gras a gagné de nouveaux consommateurs en 2004. Et les achats des consommateurs ont progressé de près de 18% de janvier à octobre. Le saumon fumé, sévèrement bousculé par une mini-crise de confiance en milieu d’année, a ressorti depuis la tête de l’eau. Les volailles festives, dont le marché reste très dynamique, ont adouci le bilan de la difficile année traversée par l’industrie avicole. Quant au champagne, ne lui parlez pas de crise, il ne la connaît pas. Cette année, la consommation mondiale de bulles champenoises va probablement atteindre un record avec 305 millions de bouteilles bues (LM du 16/12). Certes, ces produits ne représentent qu’une petite partie de la production alimentaire française. Mais on peut aussi trouver ailleurs des motifs de satisfaction: dans cette conjoncture porcine qui a retrouvé un peu d’équilibre après plusieurs années de crise ; dans la volonté manifestée par les producteurs français d’agneaux de repartir de l’avant. D’accord, il y a aussi l’industrie bovine, qui peine à relancer la consommation. Mais il ne faudrait pas qu’elle oublier qu’elle sort à peine de la plus profonde crise sanitaire de son histoire. Gageons qu’elle aura bientôt droit à sa part du festin.
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