Regain d’intérêt pour le maïs
Période du 30 janvier au 5 février. Sur Euronext, les marchés céréaliers sont restés dans leur phase de consolidation pour la deuxième semaine consécutive. Il est vrai que les fondamentaux n’ont pas été bouleversés entre-temps. L’attentisme prévaut et si les prix se maintiennent, c’est surtout par alignement sur les places américaines qui, elles, connaissent des fluctuations plus fréquentes, dues à l’évolution des conditions météorologiques aux États-Unis et en Argentine.
Blé : une demande mondiale dynamique
La demande mondiale de blé demeure dynamique, avec toujours la même perspective de stocks tendus en fin de campagne. Les États-Unis dominent les échanges grâce à la compétitivité que leur confère le taux du dollar (le dernier appel d’offres égyptien, de 60 000 tonnes, leur est revenu), tandis que le blé européen, notamment français en pâtit, avec un euro à 1,35 dollar. Néanmoins, les tirages de certificats d’exportation dans l’Union européenne se poursuivent sur un rythme élevé de 467 000 t la semaine dernière, ce qui en porte le total à 11,3 millions de tonnes (Mt), contre 8,1 pour la dernière campagne, même période. Ce qui ne se traduit d’ailleurs pas par une activité commerciale comparable en portuaire, ces certificats correspondant en grande partie à des affaires antérieures.
Les cours de l’orge fourragère continuent de s’aligner sur ceux du blé, en conservant le même écart. Les embarquements se poursuivent à une bonne cadence pour l’export, mais, là encore, il s’agit d’affaires antérieurement conclues. Quant à l’orge de brasserie, elle ne fait pratiquement plus prime par rapport à la mouture.
Le maïs, marché directeur
Sur le plan international, le maïs est redevenu le marché directeur. La faiblesse des stocks en fin de campagne entretient la tension des prix et déjà se pose, aux États-Unis, le problème des utilisations pour la production d’éthanol qui se révèle la plus faible depuis trois ans, plus de 30 usines ayant arrêté leur production ou dû la réduire considérablement. Sur le marché européen, la conjoncture n’évolue pas. Devant le fort déficit communautaire (12 Mt selon certains observateurs), l’importation est le seul moyen d’équilibre. Au 29 janvier, les demandes de certificats d’importation de maïs dans l’UE atteignaient 6,9 Mt contre 3,9 Mt pour la période correspondante de la campagne 2011-2012, l’Ukraine étant toujours très présente comme fournisseur de l’UE.
La France, malgré de larges disponibilités la singularisant au sein de ce déficit communautaire, ne parvient toujours pas à s’imposer, la hausse de l’euro s’ajoutant à son manque de compétitivité. L’essoufflement des disponibilités ukrainiennes pourrait ouvrir un créneau européen au maïs français, mais cet essoufflement tarde et le créneau se rétrécit. En revanche, sur le marché intérieur, les prix du maïs se révèlent compétitifs par rapport au blé et les Fab reviennent aux achats.