Regain d’affaires, malgré la volatilité
L’évolution du marché physique paraît de nouveau répondre à des réalités commerciales tangibles. La remontée des cotations du blé au Matif a sans doute provoqué un retour des opérateurs et des utilisateurs qui espéraient la persistance des prix bas pour se couvrir.
Période du 24 au 28 octobre. La volatilité des prix sur les marchés à terme est restée la caractéristique majeure de la conjoncture céréalière la semaine dernière et persiste en ce début de semaine. Les raisons en sont toujours les mêmes : weather market, marchés financiers, hausse ou baisse du pétrole ou du dollar… Ces arguments estompent toujours les fondamentaux que sont les rapports offres-besoins. Cela étant, il convient de souligner la prudence des réactions du marché à terme européen vis-à-vis des mouvements brutaux des places américaines, mêmes si celles-ci ne peuvent pas influencer, même partiellement, Euronext.
Dans cette ambiance en grande partie animée par des facteurs spéculatifs, l’évolution du marché physique, telle que nous l’avons décrite dans notre édition de vendredi, paraît depuis la semaine dernière répondre à des réalités commerciales plus tangibles. La remontée des cotations du blé au Matif a sans doute provoqué un retour des opérateurs et des utilisateurs qui espéraient la persistance des prix bas pour se couvrir, en craignant cette fois une accélération de la hausse. Dans le même temps, les vendeurs, OS et producteurs ont d’abord réagi en durcissant leurs positions, quitte à lâcher du lest, lundi. Mais l’essentiel est que le marché ait retrouvé une activité et que les prix aient été marqués. C’est également vrai pour l’orge dont nous dénoncions la semaine dernière l’encéphalogramme plat de ses cours et qui suscite un certain regain d’intérêt chez les acheteurs, avec quelques affaires en portuaire et des couvertures sur l’intérieur, notamment en livrable. Le prix sur Rouen est repassé au-dessus de la barre des 100 euros et les vendeurs ont beau jeu de résister, à une semaine de l’ouverture de l’intervention.
La fermeté du maïs, en dehors des mouvements haussiers des marchés à terme, trouve aussi sa justification dans la poursuite d’un courant d’affaires vers le Nord communautaire, d’abord pour des problèmes de navigation et ensuite parce que cette demande conjoncturelle pourrait fort bien se prolonger compte tenu des annonces de baisse de récolte en Hongrie et en Roumanie, laissant du champ libre au maïs français. (voir les cours du jour, colonnes ci-contre)
Retard des récoltes aux États-Unis
Le Maroc a acheté, la semaine dernière, 220 000 t de blé européen et les Philippines, 130 000 t de blé ukrainien. Le rapport de l’USDA sur l’état des cultures, publié lundi, confirme le retard des récoltes de maïs et de soja aux États-Unis. À la date du 25 octobre, 20 % seulement des surfaces de maïs étaient récoltées, contre 58 % pour la dernière moyenne quinquennale et 44 % du soja contre 80 %. Lundi, en clôture, Euronext a abandonné une partie des gains des jours précédents, le contrat blé accusant une baisse de 3 euros, à 131 euros échéance décembre et le maïs - 2,50 euros à 133 euros.