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Réduire sa facture énergétique pour gagner en compétitivité

Avec la hausse continue du prix de l’énergie, optimiser la consommation est devenu un enjeu de compétitivité primordial pour les industriels. Si des progrès majeurs ont déjà été réalisés, beaucoup reste à faire dans le secteur alimentaire.

L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) vient de lancer une formation sur l’efficacité énergétique des entreprises agroalimentaires, en partenariat avec EDF Entreprises, Manitude et Okavango-Energy. Objectif : sensibiliser les industries, former mille dirigeants de PMI et mille responsables d’énergie en 18 mois.
« Pour la première fois en 2012, les dirigeants ont plébiscité le développement durable comme axe de recherche et développement dans les années à venir, explique Françoise Gorga, responsable innovation à l’Ania. Il y a une vraie demande du terrain dans ce sens. L’agroalimentaire est un secteur où les marges sont faibles. Réduire sa facture énergétique est un levier de compétitivité important ». La maîtrise du coût énergétique est devenue la première motivation des industriels pour mettre en place un programme d’efficacité énergétique, l’enjeu environnemental étant relayé à la seconde position.

Diminuer sa consommation sans investir

Avec cette formation, l’Ania souhaite aussi lever les tabous consistant à penser que des investissements lourds sont nécessaires. « Vous pouvez réduire de 10 à 15% votre facture énergétique rien qu’en changeant les comportements. Il est par exemple plus intéressant de saturer une chambre froide au lieu d’en avoir deux sous-utilisées. Nous voulons casser les idées reçues sur les investissements », insiste-t-elle. Un point de vue que partage Jean-Pierre Riche, PDG d’Okavango. « Il est possible de réaliser près de la moitié des économies d’énergie sans investissement, en agissant sur les besoins, les comportements et la conduite d’installation. Il y a un potentiel important d’amélioration dans l’industrie agroalimentaire, car les leviers organisationnels n’ont pas été actionnés par certaines entreprises », explique-t-il.
L’enquête réalisée en 2012 par le cabinet Okavango sur « la maturité énergétique des entreprises de l’industrie agroalimentaire » met en effet en avant des paradoxes dans la gestion des économies d’énergie (voir graphique p12). Elle mesure la manière dont les industries agissent sur les huit leviers qu’Okavango a identifiés pour réduire significativement la consommation d’énergie (optimisation technique, intégration thermique, conception des produits, travail sur le process, comportement des équipes, éco-conduite des installations, investissement durable et achat d’énergie).

Jouer sur l’organisation et la conduite des installations

Selon l’étude, le secteur s’est amélioré entre 2011 et 2012, mais peu d’entreprises ont mis en place des indicateurs de performance pertinents ou des plans d’action suivis permettant de travailler sur leur process.
Les entreprises de première transformation (travail des grains, sucre…) sont les plus avancées, du fait d’une industrie fortement énergivore, quand les industries de seconde ou de troisième transformation (viande, produits élaborés) seraient les moins « matures ». Seulement 16 % des industriels interrogés ont fait de l’intégration thermique systémique pour maximiser les gains, 15 % suivent un plan d’action remettant en cause leurs besoins énergétiques, 38 % n’ont rien réalisé en matière d’éco-conduite des installations alors que 87 % sont convaincus qu’il y a des gains à y trouver.
« En général, les aspects techniques ou d’achat d’énergie ont été travaillés dans les industries car les équipementiers ou les fournisseurs proposent des produits dans ce sens, en revanche tous les aspects liés à l’organisation, aux besoins ou à la conduite d’installation ont été un peu oubliés. Or ce sont ceux qui nécessitent le moins d’investissements. Mais souvent les équipes techniques n’ont pas les compétences nécessaires pour changer les méthodes de production », estime Jean-Pierre Riche.

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