Recherche : ces aliments qui promettent de vieillir mieux
L'heure n'est plus à la mode des aliments qui soignent mais aux aliments qui permettent de prévenir les maladies ou encore de retarder le vieillissement de la peau par exemple (comme le yaourt Essensis de Danone). Cette semaine, à la conférence européenne de la nutrition Porte Maillot à Paris, les «aliments fonctionnels» semblaient avoir définitivement pris le pas sur les «alicaments». Devant l'allongement de la longévité, les grands groupes industriels cherchent tous à sortir sur le marché des produits qui permettront de vivre plus longtemps en meilleure santé. Cette stratégie s'est récemment traduite par des opérations d'envergure. Début juillet, Nestlé a mis la main sur Novartis Medical Nutrition. Une acquisition qui se traduira par le lancement à Vevey, au centre de recherche du groupe, le 30 octobre, d'un produit spécifiquement dédié à prévenir le développement de cancers. Cette semaine, Franck Riboud, le p-dg de Danone, justifiait en partie le rachat du Néerlandais Numico par l'intérêt qu'il porte à ses programmes de recherche en nutrition clinique sur le sida et alzheimer, notamment. Sur la prévention de cette maladie, en plein développement, «nous sommes convaincus qu'il y a des éléments naturels qui peuvent apporter des réponses», a-t-il déclaré mardi, ajoutant que son concurrent Nestlé semblait convaincu de la même chose.
Des process modifiés
Poussés par l'opinion publique, les industriels cherchent aussi à modifier leur process de transformation pour réduire les contaminations et mieux préserver les qualités intrinsèques des matières premières. A la conférence de la nutrition, il était question des bienfaits des céréales complètes avec le projet de recherche européen «Health Grain» qui regroupe des scientifiques et des industriels comme Cargill, Nestlé, Panzani, Kraft Foods, Barilla, Kellogg's et Unilever. Les premiers résultats de cette étude tendent à montrer l'effet bénéfique sur la santé (en prévention des maladies cardiovasculaires, du diabète et de l'obésité) de l'utilisation des grains complets de blé, orge et seigle. Certaines parties jusque-là dédiées à l'alimentation animale contiennent des fibres solubles particulièrement intéressantes sur le plan nutritionnel. Un autre projet européen, Icare, s'intéresse aux modes de cuisson. Ses premiers résultats montrent que la cuisson à la vapeur diminue le risque d'exposition à certains contaminants comme l'acrylamide, les furanes et les acides gras trans.
Sur le plan national, un programme de recherche vise pour sa part à réhabiliter les légumineuses, dont les bienfaits sur la santé sont prouvés. Une équipe travaille au développement de nouveaux produits transformés plus faciles à consommer.
L'innovation en matière d'aliment santé passe enfin par les biotechnologies et les OGM de 2 e génération. A la conférence européenne de la nutrition, un chercheur allemand (Ernst Hienz) a exposé ses travaux sur la mise en place de semences d'oléagineux OGM à forte teneur en acides gras oméga 3.