Réchauffement
En démocratie, toutes les voix comptent, y compris celles qu’on a mal acquises. Nicolas Hulot vient de l’apprendre à ses dépens. Il s’est plaint à l’Express d’avoir été trompé par les principaux candidats qui, bien qu’ayant apposé leur paraphe au bas de son Pacte écologique, semblent avoir oublié jusqu’à son nom. S’il fallait mesurer les compétences écologiques du prophète de TF1 à l’aune de sa perspicacité politique, on se rendrait vite compte que ses prédictions sont sujettes à caution. Dans son dernier essai (LM d’hier), Claude Allègre étrille une partie des présupposés sur lesquels s’appuie le Pacte écologique. Bien sûr, on peut discuter des doutes émis par l’académicien des sciences sur l’origine humaine du réchauffement climatique. Mais on ne peut pas nier qu’il apporte sur cette question de solides contre arguments. Là n’est pas cependant le centre du débat. La question qui se pose à la lecture du livre, c’est de savoir par quel mystère on ne parle que des causes du réchauffement, de la décroissance économique auquel nous serions contraints et des mesures punitives qu’il faudrait mettre en place, alors que chacun sait que le phénomène est en partie inéluctable et que les mesures prises aujourd’hui n’auront guère d’effets avant 50 ou 100 ans ? La première urgence, n’est-ce pas de prendre les mesures immédiates, utiles, nécessaires, pour s’adapter aux conséquences déjà mesurables du réchauffement (on pense évidemment aux conséquences sur les cultures et sur l’élevage) ? L’adaptation au milieu et aux conditions climatiques, l’homme sait un peu ce que c’est. Cela fait quatre millions d’années que ça dure, et, jusqu’à présent, il ne s’en est pas trop mal sorti…