Rebond du colza limité sur le marché français
Le weather market est de mise dans le secteur des oléagineux avec, dans l'immédiat, une influence haussière. Malgré une légère amélioration des conditions météorologiques en Argentine, la moisson de soja n'y est réalisée qu'à hauteur de 16 % contre une moyenne habituelle de 46 % et le ministère de l'Agriculture argentin réduit de 3,3 Mt son estimation de récolte, la fixant à 57,6 Mt. Ce retard de la moisson argentine se répercute sur les programmes de trituration et d'exportation, par manque d'offres en fèves.
Au Canada, c'est la perspective de réduction des surfaces destinées au canola qui a constitué la surprise, la semaine dernière. Le StatsCan a publié son enquête réalisée auprès d'agriculteurs quant à leurs intentions de semis pour la prochaine campagne, le chiffre de semis de canola y étant revu en baisse par rapport aux dernières estimations de StatsCan à 7,83 millions d'hectares (contre 8,44 précédemment et 8,13 sur 2015/16), ce qui représenterait une perte de production d'environ 1,2 million de tonnes par rapport aux précédentes prévisions. En ce qui concerne le colza, les opérateurs sont confrontés à des situations différentes, selon qu'ils appartiennent à l'Ouest de l'Union européenne ou à l'Est. Les premiers (Allemagne, France, Royaume-Uni), même si les prévisions de production sont à la baisse, disposent d'une offre suffisante en graines avec l'importation en provenance des pays tiers et un retour des producteurs au marché, avec des primes basses, à - 15 €, rendu Moselle, alors qu'à l'Est de l'Europe, les primes élevées, +12 €, rendent leurs approvisionnements difficiles. De telle sorte, par exemple, que la Pologne, largement exportatrice sur la première partie de la campagne, doit maintenant rechercher à l'ouest de l'Union européenne les couvertures de ses besoins.
Conséquences de la décision de SaipolEn ce début de semaine, alors que le soja et le canola reviennent vers leurs plus hauts niveaux, à Chicago pour le premier et à Winnipeg pour le second, les capacités de hausse sont limitées par la baisse de l'huile de palme et le repli du pétrole. Il en résulte une certaine stabilité, Euronext s'affichant, en clôture, le 25 avril, à 374,75€, soit 0,25€ de hausse sur la veille. La décision annoncée par Saipol de réduire sa production de biodiesel constitue aussi un frein pour que, sur Euronext et le physique, le colza s'aligne sur la tendance haussière du soja ou du canola.
Rien à signaler sur le marché du tournesol, remarquablement stable.