Raynal et Roquelaure a encore de l’appétit
Soutenu financièrement le groupe financier Cofigeo, l’Aveyronnais Raynal et Roquelaure affiche un bel appétit sur le marché de l’appertisé. « Notre objectif : prendre le plus de place possible sur ce marché pendant que nos concurrents regardent ailleurs (ndlr : vers le surgelé, le frais, la charcuterie) », résume ainsi son nouveau directeur général Norbert Glemet. Après le rachat du site de Camaret (dans le Vaucluse) et du fonds de commerce des plats cuisinés appertisés Maggi et Buitoni à Nestlé en 2003, mi-décembre l’industriel a repris le fonds de commerce des sauces à marques Buitoni au même vendeur. Une transaction naturelle puisque Raynal et Roquelaure produisait déjà à façon pour Nestlé sur le site de Camaret. Cette opération permet à Raynal et Roquelaure d’accroître son chiffre d’affaires de 12 M Eur. De 110 M Eur en 2007, les ventes de l’entreprise devraient passer à 140 M Eur en 2008, avec un objectif ambitieux fixé à 210 M Eur en 2011. Pour l’atteindre, « il ne va pas falloir mollir », reconnaît lui-même Norbert Glemet.
Bientôt des sauces Zapetti
En 2008, l’Aveyronnais va s’atteler à appréhender un nouveau marché assez bien valorisé : les sauces pour pâtes (53 000 t en 2007 pour un CA de 204 millions d’euros, alors que pour le même volume, les plats cuisinés italiens ne représentent que 103 M Eur). Le premier défi à relever pour les dix nouvelles recrues de l’équipe marketing et commerciale sera de stabiliser les ventes des sauces Buitoni, en chute de 15 % sur l’année 2007.
Comme pour les plats cuisinés italiens, Nestlé a cédé une partie de l’usufruit de la marque Buitoni à R & R pour une durée déterminée. Sans en dévoiler encore le calendrier, Florence Guillon directrice marketing de R & R confirme que la marque Zapetti viendra à terme se substituer à Buitoni sur les sauces. « Lancée début 2005 sur les plats cuisinés italiens en régression de 20 %, Zapetti est aujourd’hui leader sur ce marché et on a largement retrouvé le niveau de Buitoni de la belle époque », affirme-t-elle. Le revers de la médaille : fortement mobilisés sur ce transfert de marque, les dirigeants de R & R ont négligé la progression spectaculaire des plats cuisinés en barquettes micro-ondables (de 7 500 t à 12 050 t entre 2005 et 2007). Cette année, Raynal et Roquelaure qui détient à peine 7 % de PDM tentera de rattraper son retard avec le lancement d’une nouvelle gamme de 7 recettes soutenue par une campagne publicitaire.
Pour plus d’efficacité, Raynal et Roquelaure réorganise ses trois sites industriels et dédie celui de St Livrade (dans le Lot) aux barquettes (lire LM du 10/01). Les 15 millions d’euros investis sur 5 ans devraient aussi permettre à R & R d’étendre son activité MDD (30 000 t en 2008), de prospecter de nouveaux marchés comme l’humanitaire, la RHF et l’armée ou encore de développer l’export (représentant actuellement 5 % du CA). Par ailleurs, « nous étudions plusieurs propositions de reprises industrielles externes dans l’appertisé », précise Norbert Glémet. Après la vente d’Entr'acte à Valentin Traiteur fin juillet, Cofigeo dispose encore de liquidités pour financer ce type d’opérations.