Raisin : des moyens pour anticiper la crise ?
La semaine 36 (10 septembre) sera cruciale pour le raisin de table. « Nous avons établi un prévisionnel, explique René Reynard, président de la section nationale. Un pic de production sera atteint à cette date. Les volumes progressent mais le marché est lourd, la demande faible et les prix se maintiennent grâce au stockage. La moitié seulement des volumes produits sont commercialisés et ces stocks viendront s’ajouter à la production des jours à venir. L’Oniflhor dispose des documents pour mettre en place des outils de gestion du marché afin d’anticiper une crise quasiment inéluctable. Mais je n’ai pas l’impression que l’Office partage notre souci.»
Une rencontre est prévue ce matin entre l’Oniflhor et le président de la section nationale qui sera reçu par la FCD dans l’après midi. « Nous souhaitons obtenir de l’Oniflhor un accompagnement pour lancer des opérations promotionnelles avec la distribution, à l’instar de ce qu’avait obtenu d’autres produits comme la cerise ou le melon.» En revanche, René Reynard refuse qu’on lui reproche la présence prématurée du raisin sur le marché. « Je n’accepte que l’on m’oppose cet argument. Le raisin a une dizaine de jours d’avance, mais nous entrons dans sa pleine saison en septembre. Si la pression est importante et le marché envahi de produits d’importations, il faut chercher les responsabilités du côtés de l’UE.» René Reynard refuse également le coefficient multiplicateur. « C’est le canular de l’été. Dans le principe l’idée est bonne, mais la mise en place proposée, manipulée par les pouvoirs publics en fait un mode d’exploitation des producteurs et des consommateurs au bénéfice de la distribution.»
René Reynard va plus loin dans ses accusations. « Je ne serais pas étonné d’apprendre qu’un marché a été passé entre les pouvoirs publics et la distribution : pas de coefficient multiplicateur en échange d’une réduction des marges afin de limiter le prix des F&L au détail. Dans ce marché de dupes, il n’a jamais été question de revalorisation des prix aux producteurs, fondement du coefficient multiplicateur. Si des solutions ne sont pas trouvées avant le 10 septembre, je mettrai en œuvre tous les moyens qui sont à disposition des producteurs pour organiser nous mêmes, la gestion du marché.»