Raffarinesquissime
Le pauvre Raffarin a de quoi se faire de la bile… A peine faisait-il opérer ses calculs que d’autres en formaient pour lui. Dominique Bussereau, par exemple, qui suggère à mi voix que le Premier ministre pourrait être candidat en 2007. Il faut prendre cette déclaration avec le plus grand sérieux. Fils de cheminot, cheminot lui-même, le ministre sait que les trains qui partent à l’heure arrivent plus sûrement à point nommé. Il tarde donc aux amis du Premier ministre que celui-ci soit rendu à sa province, à la respectabilité sénatoriale et à la discrétion des pages intérieures, rubrique concours de fromages de chèvre. S’agit-il d’un coup de dague involontaire (?) dans le dos du cher Raffarin, qu’on a du mal à imaginer en président de la République ? Non : il y a bien eu Loubet, Lebrun, Auriol ou Coty, pourquoi pas Raffarin, peuvent penser ses partisans. Oui mais, sous la Ve République, jamais aucun Premier ministre n’a accédé d’emblée à l’Elysée. En revanche, peut-on se dire rue de Varenne, deux anciens ministres de l’Agriculture ont été promptement portés à Matignon. Le billard à trois bandes est un art de subtilité et d’exécution : pour gagner avec la blanche, il faut viser la rouge, et passer derrière pour aller tout droit.