Raclette redevient un terme générique
En Suisse, l'AOC Raclette du Valais obtenue en novembre 2003, n'en finit plus de connaître des rebondissements. La semaine dernière, les opposants au projet (dont l'association Raclette suisse, Crémo et Emmi) ont obtenu une reconnaissance partielle de leur recours. La commission de recours du département fédéral de l'économie a en effet estimé que le terme raclette désignait un plat et non pas un fromage. Par contre, l'inscription « Raclette du Valais » comme AOC demeure acquise. Cette situation déplaît fortement à la Fédération laitière valaisanne, porteuse du projet d'AOC, qui a saisi le tribunal fédéral, son ultime recours. Cette affaire dure depuis des années, déplore Maurice Chevrier, président de la FLV, et « nous nous opposons à cette décision». « Nous avions obtenu au niveau fédéral la reconnaissance de «l'AOC raclette du Valais» et la protection du terme raclette. Or c'est cette protection qui est maintenant remise en cause. Le terme raclette désigne un fromage au lait cru, travaillé dans de petites exploitations et commercialisé par notre coopérative. Il n'a rien à voir avec les fromages industriels et nous n'acceptons pas cette confusion des genres. Par ailleurs, nous sommes conscients que si nous ne parvenons pas à faire protéger à nouveau ce terme, tout le monde en Europe pourra fabriquer du raclette et venir le vendre au pays de la raclette. Nous ne nous opposons pas à ce que du fromage à racler, du fromage prêt à être fondu quelque soit sa dénomination, soit fabriqué ailleurs qu'en Valais. Mais nous refusons que du raclette qui n'a rien à voir avec le Valais, soit commercialisé à des prix de dumping et en dupant le consommateur. Par ailleurs, nous déplorons que l'association Raclette suisse, n'ait pas mesuré les conséquences de cette non-protection du terme raclette».
Car à la faveur de cette nouvelle décision, le terme de raclette est redevenu un terme générique et tous les producteurs de fromage, suisses ou étrangers peuvent l'utiliser. Il n'est donc pas sûr que cette décision soit très bénéfique à l'ensemble des producteurs de raclette suisses, surtout dans le cadre des nouveaux échanges bilatéraux Suisse/EU annoncés pour 2007. Un avis partagé par les requérants et la FLV et vraisemblablement leur seul point de convergence.