Quotas de pêche : tous satisfaits, ou presque
Au terme de 36 heures de négociations, les 25 pays de l’UE ont trouvé jeudi matin un accord sur les quotas de pêche dans l’Atlantique, la mer du Nord et la Manche en 2007. Selon les zones de pêches, la négociation a débouché sur un engagement à baisser le tonnage des captures de cabillaud de 15 % à 20 %. Le nombre de jours de pêche autorisés diminuera lui de 8 % à 10 % pour cette espèce, l’une des plus consommées du continent. « C’est un accord correct et acceptable. Tout le monde a fait des compromis. La France va pouvoir pêcher plus certaines espèces : la lotte, la langoustine, la sole. Un tout petit peu moins certaines autres, mais beaucoup moins que le prévît la Commission européenne », a déclaré Dominique Bussereau jeudi.
Les grands pays pécheurs de cabillaud, comme le Danemark, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, ont finalement accepté ces restrictions, moins fortes que celles qui sont demandées initialement par la Commission européenne. Le Comité National des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) a estimé par voie de communiqué que « le compromis entre les intérêts économiques des entreprises de pêche et les enjeux liés à la préservation des stocks est globalement satisfaisant ».
Sur le dossier de la pêche à l’anchois dans le Golfe de Gascogne, éternelle pomme de discorde entre la France et l’Espagne, une « pêche expérimentale » pour seulement 10 % des navires des deux pays (soit 20 bateaux espagnols et 8 Français) sera autorisée du 15 avril au 15 juin, avec une commercialisation prévue du 15 juin au 15 juillet. Après avis des scientifiques, une nouvelle décision sera prise sur l’éventuelle poursuite du dispositif. « Si les résultats sont bons, on pourra pêcher plus longtemps », a estimé M. Bussereau.
L’organisation écologiste WWF a estimé que les décisions des 25 montraient qu’ils continuaient « à négocier les quotas comme des marchands de chevaux, alors que les océans sont en crise, une réalité que la Commission et les 25 ont choisi de nier une fois de plus ». Sur le cabillaud, « les pressions politiques poussent depuis 15 ans à fixer des quotas de pêche à un niveau supérieur de 30 % aux recommandations du Conseil international pour l’exploration des mers », souligne le WWF, qui déplore le « cadeau supplémentaire » des 25 sur les anchois. Avec 28 bateaux autorisés à participer à la « pêche expérimentale », « il y a peu d’espoir que le stock d’anchois tienne le choc », a estimé l’organisation.