Quint Buard se lance dans le haut de gamme
Depuis une semaine, dans le bâtiment V1P (dédié au commerce du porc) du marché international de Rungis, Seron/Quint-Buard/Porc Frais a ouvert un espace dédié aux viandes sous vide haut de gamme. Etonnant ? Pas tant que cela car une tendance sur le secteur produits de carnés du marché de gros parisien est bien à élargir l'offre traditionnelle. « En fait, lorsque nous avons restructuré nos locaux dans le bâtiment V1M, nous avons réussi à créer un espace complémentaire que nous avons consacré à une activité centrée sur la viande désossée sous vide », explique Jean-Jacques Vancollie, p-dg du groupe. Néanmoins, il faut raison garder : « nous avons une ambition mesurée. Il n'est pas question de se lancer dans une concurrence exacerbée », fait-il savoir.
Les valeurs sûres sont au rendez-vous : Blonde d'Aquitaine, Charolais, Limousine, Aubrac, Salers ainsi que veau de l'Aveyron et du Ségala et agneau du Quercy. Tout en désossé et sous vide : « Nous cherchons à nous différencier du marché actuel où la carcasse prédomine », explique Jean-Claude Gallais, responsable du rayon. « Notre démarche se cale sur les changements d'habitude de notre clientèle. Ses attentes évoluent, elle demande plus de praticité, elle dispose de moins de temps et elle doit faire face au manque de personnel qualifié en boucherie. Les produits haut de gamme que nous commercialisons prennent en compte ces critères ».
La société vise les bouchers et restaurateurs traditionnels franciliens.
Une demi-douzaine de fournisseurs
L'approvisionnement est assuré par une demi-douzaine de fournisseurs, pratiquant toujours la cheville, dans les zones de production. De plus, la flotte aux couleurs de la société assure la livraison. L'objectif est d'écouler entre 20 et 30 bêtes par semaine (9-10 tonnes).
Le groupe Seron/Quint-Buard/ Porc Frais est un des grands opérateurs porcs sur le marché de Rungis avec une histoire dans le commerce du cochon remontant au milieu du xixe siècle. La société n'est pas novice dans le domaine du produit haut de gamme puisqu'elle commercialise le « Porc du Beffroi », un produit certifié nordiste, que l'on retrouve dans les linéaires de Monoprix. Elle commercialise quelque 15 000 tonnes par an et livre entre 4000 et 4500 porcs en découpe par semaine. Le groupe peut aussi s'appuyer, pour son développement, sur les autres entreprises y appartenant : l'abattoir de Compiègne, Delgutte-Halluin, à Lille et Brasselet à Saint-Quentin (Aisne).