Quick tombe dans le panier des financiers
À force d’enchaîner les années fastes en termes de résultats, la chaîne de restauration belge Quick a fini par attirer l’appétit des investisseurs. Au terme d’une négociation éclair entamée la semaine dernière, plusieurs fonds gérés par CDC Capital Investissement (filiale de la Caisse des dépôts et consignations) se sont engagés à lancer une offre sur tous les titres de Quick Restaurants SA aux côtés d’une vingtaine de dirigeants. Détenteur de 58 % des actions, le fonds GIB détenu en partie par le financier Albert Frère s’est engagé à céder sa participation au véhicule d’acquisition nouvellement créé, ce que ne devraient pas hésiter à faire les actionnaires individuels (42 % des titres) compte tenu d’un prix d’offre à 37,8 euros par action (soit une prime de 23 %). Confronté à quelques difficultés au commencement des années 2000, Quick a depuis entamé un redressement spectaculaire avec des ventes respectivement à 697, 722 et 760 M Eur en 2003, 2004 et 2005, doublées d’une amélioration des ratios financiers. Les seuls chiffres disponibles pour l’année en cours font état d’une nouvelle progression du chiffre d’affaires de 6 % au premier semestre, après une année 2005 qualifiée « d’historique ». Après la restauration chaînée rachetée à tour de bras par les fonds d’investissement (GIB est déjà actionnaire du groupe Flo ; Colony Capital et Colyzeo possèdent 75 % de Buffalo Grill, Courtepaille appartient pour 65 % à des financiers, etc.), la bonne santé du groupe de restauration rapide en a fait une cible privilégiée. L’opération effectuée par la CDC reste toutefois surprenante, car éloignée de ses domaines d’activité traditionnels et de ses prises de participation d’habitude minoritaires. À moins qu’elle ne traduise une simple opération de portage financier, dans l’attente d’une revente au management qui devrait détenir à l’issue de l’OPA environ 5 % du capital. Le véhicule d’acquisition monté par CDC Capital investissement devrait lancer cette OPA d’ici la fin de l’année, en valorisant l’entreprise à environ 800 M EUR, dettes incluses. Cibles de nombreuses critiques en matière de nutrition, les enseignes de restauration se sont montrées particulièrement réceptives ces dernières années, résultats à l’appui. Le concurrent et n°1 mondial McDonald’s a atteint l’an dernier des ventes de 20milliards de dollars sur la planète, en hausse régulière et soutenue, tandis que Quick aligne les bons exercices. Les fast-foods ne sont pas morts !