Question autour des conversions
À en croire l’Agence Bio, il y a eu 300 nouveaux producteurs en moyenne chaque mois en 2009. Ces estimations laissent perplexes certains observateurs.
L’Agence Bio vient de publier ses premières estimations sur les niveaux de conversion en agriculture biologique des agriculteurs français en 2009. Selon elles, 3 600 nouveaux producteurs se sont engagés en 2009, soit 300 producteurs de plus en moyenne chaque mois. Le nombre de producteurs bio aurait donc augmenté de 23 % l’année dernière par rapport à 2008. Ils étaient donc 16 400 producteurs à cultiver selon le mode de l’agriculture biologique en France, contre 13 298 en 2008. « Une croissance historique », selon l’agence. 3,2 % des exploitations françaises étaient bio fin 2009. « Les surfaces de terres de ces exploitations atteignaient 670 000 hectares, soit 2,4 à 2,5 % de la SAU française. 516 000 ha étaient certifiés bio et 154 000 ha en conversion », avance l’Agence Bio. Ces estimations ont laissé songeurs, voire sceptiques certains acteurs de la bio. Après un calcul rapide à partir du nombre de surfaces en conversion en 2007, Hugues Toussaint, administrateur de l’association Bio Consom’acteurs, explique que « ce ne sont que 670 000 hectares en bio et conversion qui sont annoncés par l’Agence bio, soit un manque de 41 000 hectares par rapport à 2008. Ce qui représente 6,1 % de surfaces en moins. Que sont-elles devenues ? ». « Plus que des déclarations triomphantes, telles que celles d’Élisabeth Mercier, directrice de l’Agence Bio, qui assure qu’« historiquement, [il n’y a] jamais eu une conversion aussi forte », les consommateurs aimeraient surtout savoir de la part de l’Agence Bio et des pouvoirs publics, quels moyens vont être mis en place pour satisfaire la demande, atteindre les objectifs et réduire les importations ».
Pour mémoire, l’objectif du Grenelle de l’environnement reste d’atteindre 6 % de surface utile en 2012, soit 1,74 million d’hectares, 159 % de plus que la surface bio actuelle. « Ce sont plus d’un million d’hectares à convertir en trois ans », conclut Hugues Toussaint.